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CLÉOPÂTRE

Avant que le barbare eût parlé, la Libyenne répondit dans le même idiome :

« Je suis venue auprès du roi Magas, chargée d’une mission secrète ; il daignera m’entendre, avant de me faire repousser par ses sujets. »

En même temps elle tendait au chef le message de Cléopâtre ; mais lui, sans détourner les yeux du visage de Taïa, l’écoutait avec un étonnement croissant. Le son de cette voix, la lueur fauve de ces yeux, éveillaient en sa mémoire d’anciens souvenirs.

« Dis-moi ton nom, demanda-t-il de nouveau.

— Je suis l’une des suivantes de l’illustre reine d’Égypte. C’est elle qui m’a envoyée ici. »

Puis plus bas elle ajouta :

« Dans la lutte décisive qu’elle soutient, Cléopâtre a vainement cherché autour d’elle des alliés ; elle a tourné les yeux vers vous et sa dernière espérance est que vous lui veniez en aide contre Rome. »

Cette fois, Magas prit le rouleau de papyrus que lui tendait Taïa ; il reconnut l’empreinte du sceau à figure de sphinx dont se servait la reine