Page:Bertheroy - Cleopatre.pdf/166

Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
CLÉOPÂTRE

dans Abydos ! Esprit bienfaisant dans le Lieu des Esprits ! »

Elle s’arrêta et joignit ses mains sur sa poitrine ; derrière elle les prêtres s’étaient agenouillés, et la demeure mystique d’un bout à l’autre s’emplissait des paroles d’adoration.

D’une voix plus basse, elle continua :

« De toi l’Abyssus tire ses eaux ; de toi provient le vent ; et l’air respirable est dans tes narines ; par toi l’espace goûte la félicité ; les astres dans la profondeur des cieux t’obéissent.

« Les constellations mouvantes sont tes demeures ; tu ouvres les portes des orbes célestes ; les dieux t’adorent avec respect dans le firmament ; ceux qui sont parmi les augustes se tiennent dans l’ombre de ta splendeur ; et la terre entière te rend gloire, Sahou illustre parmi les Sahous, grand de dignité, permanent d’empire.

« C’est toi, ô Sérapis ! qui maintiens la justice dans les mondes ; tu emportes les boulevards des méchants et tu conduis les bons par la main vers une prospérité multiple. Le ciel et la terre sont le lieu de ta face ; tu commandes