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CLÉOPÂTRE

l’harmonie éternelle du Nombre, nous ne saurions mieux faire que d’avoir recours à ce qui sur la terre est l’expression la plus complète de l’idée divine. C’est pourquoi notre premier maître Pythagore dicta à Théano, sa femme, ses vers dorés et pourquoi encore le sage Socrate et Périclès reçurent de la bouche d’Aspasie les premières leçons de l’éloquence. »

L’ambassadeur d’Octave jugea en avoir dit assez ; et, s’inclinant de nouveau devant Cléopâtre, il attendit qu’elle lui permît de se retirer ; d’un geste charmant, la souveraine, redevenue femme, lui tendit à baiser son poignet chargé d’anneaux d’or selon la coutume syriaque.

Quand il fut parti, Cléopâtre frappa de son bâton l’ivoire de son trône ; bientôt après ses officiers apparurent et, sur un signe d’elle, la précédèrent dans les longues galeries de marbre porphyrique qui conduisaient à ses appartements. Là, elle congédia Iras, Charmione et ses autres femmes ; elle éprouvait le besoin d’être seule, afin de penser librement à ce qu’elle venait d’entendre.

Ce qui dominait en son âme à cet instant, c’était un sentiment assez vif de joie ; avant de