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CLÉOPÂTRE

successifs, devait être plus disposée à entendre les propositions pacifiques de son rival.

Aréus fut donc, à son arrivée au palais, introduit dans une salle décorée de trophées étrangers et de statues de bronze, où Cléopâtre recevait les personnages qu’elle tenait plus spécialement à honorer. Par un sentiment de diplomatie et de coquetterie à la fois, la reine voulait apparaître à l’envoyé d’Octave dans tout le prestige de sa gloire, comme dans tout l’éclat de sa beauté. Quand Aréus entra, elle était assise sur un trône d’ivoire à têtes de sphinx auquel des arabesques d’or finement découpées formaient un revêtement somptueux. Son front était surmonté du pschent à double couronne rouge et blanche, signe de sa domination sur les deux Égyptes. Les officiers de sa maison royale l’entouraient.

Le philosophe s’avança vers elle, marchant droit dans les plis de son laticlave ; les larges bandes de pourpre qui descendaient de chaque côté de sa poitrine apâlissaient sa tête délicate ; ses lèvres dont le dessin n’était caché par aucun vestige de barbe se rejoignaient ; ni sensuelles, ni austères, elles semblaient également faites