Le vieil Apollodore de Pergame, le rhéteur Spherus, enfin et surtout Aréus d’Alexandrie et ses deux fils, Denis et Nicanor, vivaient dans l’intimité du jeune César qui, malgré ses trente-trois ans et sa destinée glorieuse, avait conservé pour eux la déférence d’un disciple à l’égard de ses maîtres.
Cet Aréus, qui jouissait auprès de lui de la plus haute faveur, appartenait à la secte des nouveaux pythagoriciens. À cette époque, le pythagorisme était devenu moins une philosophie qu’une thaumaturgie ; ainsi le célèbre voyageur de Samos[1], qui avait appris la science magique à Babylone de la bouche des prêtres chaldéens et qui avait été initié par les hiérophantes d’Égypte à la doctrine de la transmigration des âmes, revivait dans les écoles d’Alexandrie[2] par la parole éloquente et mystique du maître préféré d’Octave.
Dans ses relations extérieures Aréus apportait une quiétude souriante. Son geste sobre et sûr ponctuait élégamment ses discours ; quoi