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CLÉOPÂTRE

sa chair brune. Ainsi, Taïa avait l’air d’une reine sauvage regagnant ses contrées lointaines.

Un second éléphant portait les femmes qu’elle avait choisies pour l’accompagner pendant le voyage : deux jeunes Grecques de Salamine à qui elle avait appris l’art de chanter comme elle au son des harpes les refrains favoris de la reine d’Égypte.

Quatre eunuques venaient à leur suite ; ils disparaissaient presque au sommet de leur gigantesque monture sous l’amoncellement des broderies et des joyaux dont ils étaient couverts.

Enfin deux autres éléphants avaient été chargés de lourds coffrets contenant les présents et les vaisselles d’or que Cléopâtre envoyait au roi Magas.

À la tête du cortège et massés en colonnes pressées, les cent cavaliers de l’escorte avaient grand’peine à maintenir au pas l’allure de leurs jeunes chevaux, habitués à courir librement dans les plaines qui avoisinaient le camp d’Alexandrie ; ces animaux fougueux secouaient leur crinière et poussaient des hennissements sonores ; quelques-uns se cabraient sous le frein