Page:Bertheroy - Cleopatre.pdf/110

Cette page a été validée par deux contributeurs.
99
CLÉOPÂTRE

se borner à protéger les navires demeurés encore sur la terre ferme. Il en restait une dizaine, autour desquels il plaça une triple rangée de ses hommes les mieux armés, avec l’ordre de se tenir prêts à repousser les agresseurs. Puis, suivi des autres esclaves, le Psylle retourna promptement au bord du golfe. Il voulait reconnaître l’ennemi et savoir de quel côté était partie l’attaque.

C’étaient des hordes d’Arabes Scénites et de Nabathéens. Les premiers vivaient sous la tente, répandus un peu partout, le long de la côte orientale du golfe ; les seconds s’étaient cantonnés dans les environs de Petra ; les uns et les autres vivaient de pillage et de piraterie, toujours à l’affût de proies nouvelles, guettant l’arrivée des caravanes sur le littoral ou l’entrée des navires dans le golfe pour les attaquer, tantôt avec le fer, tantôt avec le feu et en recueillir les épaves. Ils vivaient libres, affranchis de toute domination ; les rois des Mèdes, des Macédoniens et des Perses, qui les avaient successivement combattus, n’avaient pu parvenir à les dompter[1].

  1. Diodore de Sicile, liv. II, § xlviii.