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CLÉOPÂTRE

presque insurmontables que présentait le chargement des navires, trompé la vigilance des espions d’Octave et traversé sans accident la plaine redoutée de l’isthme ; les esclaves, qui dans le commencement lui avaient obéi d’une façon passive, sans intelligence ni élan, semblaient avoir pris à tâche de mieux le seconder depuis qu’ils entrevoyaient, eux aussi, le succès au bout de la tentative qu’ils avaient crue vaine tout d’abord. L’espérance des récompenses promises était sans doute pour beaucoup dans l’éclosion tardive de cette ardeur.

Enfin on arriva au port d’Arsinoé-Cléopatris. Cléopâtre, ayant fait ouvrir un quartier considérable sur la rive du canal des Ptolémées, avait ajouté son nom à celui que cette ville portait précédemment[1]. C’était là que les navires devaient être mouillés de nouveau ; cette opération présentait moins de périls que celle du chargement ; toutefois de grandes précautions furent prises encore : les plans inclinés étaient placés comme dans la baie de Tanis et les vaisseaux, soutenus par des câbles, y glissaient

  1. Strabon, liv. V.