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CLÉOPÂTRE

saules grêles du rivage. En même temps les vaisseaux de Cléopâtre apparaissaient dans la baie : on les devinait aux feux à peine visibles allumés à leur proue et au bruissement de leurs carènes qui fendaient l’onde avec un déchirement pareil à celui d’une lame pénétrant à travers une étoffe soyeuse.

Les esclaves entrèrent dans l’eau ; chacun portait, comme pour le travail souterrain des mines, un flambeau de résine attaché à son front ; ils traînaient derrière eux l’appareil qui allait servir à soulever les navires. Des plans inclinés furent placés à des distances égales, tandis que de chaque côté des mâts très élevés, destinés à supporter des moufles, étaient solidement plantés dans la vase. D’autres esclaves complètement nus s’enfoncèrent plus avant dans les eaux montantes ; ils attendaient, submergés jusqu’aux aisselles, que les vaisseaux fussent assez rapprochés pour y jeter les cordages des poulies que les hommes de bord devaient attacher aux anneaux des écoutes.

Quand le premier navire fut ainsi amarré, les esclaves, tous ensemble attachés aux cordages, tirèrent ; Kaïn les excitait du geste et de