Le Dernier Païen LOUIS MÉNARD Mais je ne puis toujours lutter ainsi dans l’ombre. L. M. Au début de la Renaissance, pendant que l’inter- minable concile de Trente s’épuisait à fixer les points les plus délicats du dogme catholique, quel- ques cardinaux lettrés, souriant de cette vaine théo- logie, disaient : « Il faudra bien revenir aux dieux d’Homère. » Ménard pensait de même. Les dieux de la Grèce n’ont plus aujourd’hui ni temples, ni fidèles ; mais il leur prête encore une vertu vivante : qui sait si les saintes traditions des vieux âges ne dissiperaient pas les inquiétudes de la raison mo- derne ? Comment Louis Ménard, un des esprits originaux de ce temps, doué des plus rares aptitudes, à la fois peintre et poète, savant et érudit, historien et cri- tique d’art, admiré de Renan, de Michelet, de Gau- tier, de Sainte-Beuve, a-t-il pu tomber si complè- tement dans l’oubli ? A-t-il distrait la gloire en 1
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