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SOURCES GNOSTIQUES

qui semblent les mêmes que ceux du serpent, et entre lesquels on lit ces paroles cabalistiques : « Un est le tout, par lui le tout, et pour lui te tout, et dans lui le tout. Le serpent est un ; il a les deux symboles (le bien et le mal) et son poison (ou bien sa flèche), etc. »[1]. Un peu plus loin vient la figure du Scorpion et une suite de signes magiques et astrologiques. Ces axiomes reparaissent, mais sans la figure, écrits à l’encre rouge au folio 88 du n° 2.327[2] : probablement la figure existait ici dans le texte primitif ; mais le copiste ne l’aura pas reproduite.

Dans le manuscrit de saint Marc, fol. 188, v°, et dans le manuscrit 2.249, fol. 96, sous le nom de Chrysopée de Cléopâtre, le même dessin se voit, plus compliqué et plus expressif. En effet, non seulement les trois cercles sont tracés, avec les mêmes axiomes mystiques ; mais le centre est rempli par les trois signes de l’or, de l’argent et du mercure. Sur le côté droit s’étend un prolongement en forme de queue, aboutissant à une suite de signes magiques, qui se développent tout autour. Le système des trois cercles répond ici aux trois couleurs concentriques du serpent citées plus haut. Au dessous, on voit l’image même du serpent Ouroboros, avec l’axiome central : « Un le tout. » Le serpent, aussi bien que le système des cercles concentriques, est au fond l’emblème des mêmes idées que de l’œuf philosophique, symbole de l’univers[3] et symbole de l’alchimie.

  1. Ms. 2.337, fol. 220 et fol. 80.
  2. Voir aussi le ms. 2.325, fol. 83.
  3. Ms. 2.327, fol. 23.