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SOURCES CHALDÉENNES

adeptes Persans à celles des Égyptiens, dans sa lettre à Leucippe[1], ainsi que dans le commentaire de Synesius. Zosime invoque également les livres des prophètes Persans. Le pseudo-Zoroastre dont parle Porphyre se retrouve dans Zosime[2]. C’est aussi un apocryphe, contemporain des alchimistes, et se couvrant du nom du vieux prophète Iranien. Il circulait sous son nom des traites de médecine et d’astrologie, dont les Geoponica nous ont conservé des fragments.

Ailleurs Olympiodore cite[3] le livre des Kyranides, ou livre des prescriplions divines, lequel nous reporte encore vers la Perse et vers la fin du iiie siècle. Il existe réellement un livre de ce titre[4], qui nous est parvenu et qui a été imprimé par Fabricius[5]. Il y est question des 24 gemmes et des 24 herbes, ainsi que de leurs vertus magiques et médicales. Tout cet exposé est conforme aux pratiques des mages et à des traditions qui se sont conservées jusqu’à nos jours en Orient, sur la puissance secrète des pierres et des herbes, Galien cite aussi ce livre des Kyranides, comme le font les premiers alchimistes ; le Syncelle en parle pareillement. Disons enfin que les chroniqueurs byzantins attribuent à Dioclétien la destruction des traités persans d’alchimie, aussi bien que celle des traités égyptiens : ce qui est conforme à la fois et à la pratique des Romains et à l’extension que je signale dans la culture des sciences occultes.

  1. Ms. 2.327, fol. 258.
  2. Ms. 2.249, fol. 97 ; ms. de saint Marc, fol. 190.
  3. Ms. 2.327, fol. 214.
  4. Voir Salmasii Plinianae Exercitationes, p. 69 (1689).
  5. Bibl. Græca, XII, 755. ire édition.