commun dans l’antiquité et pendant tout le moyen âge ; conformément aux vieilles analogies que j’ai signalées en parlant du livre d’Enoch.
Les Chaldéens, c’est-à-dire les maîtres des sciences occultes, jouent un rôle important à Rome, dans l’histoire des premiers siècles de notre ère. Tacite en parle fréquemment ; toujours comme de personnages suspects, associés aux mages, promoteurs d’espérances coupables[1]. Il nous cite même un Pammenès, réputé dans l’art des Chaldéens et exilé pource motif[2]. Nous retrouverons le même nom parmi les alchimistes. Ces Chaldéens venaient de la Syrie et de la Mésopotamie : c’étaient les représentants des religions orientales et des doctrines secrètes, cultivées dans les temples. En effet, les cultes de la Syrie et de l’Asie Mineure étaient imprégnés de mythes babyloniens : dans les grandes villes de l’Euphrate, telles que Ctésiphon, héritière de Séleucie et de Babylone, il s’était formé une culture gréco-persane, culture dont nous rencontrons aussi le témoignage dans les alchimistes. Attachons-nous spécialement à cette filiation, au double point de vue mystique et pratique.
Démocrite est donné par les alchimistes égyptiens comme leur premier patron, patron apocryphe, bien entendu ; or, le maître en magie de ce Démocrite était, d’après Pline, aussi bien que d’après les alchimistes, le Mède Ostanès. Ce n’est pas tout. Le pseudo-Démocrite compare les pratiques des