Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

pédie hermétique contînt sur les arts industriels, ou sur l’étude des métaux proprements dits, rien qui justifiât l’assertion des alchimistes faisant de leur étude l’art hermétique par excellence. Mais sans doute il y avait, indépendamment des traités cités par Clément d’Alexandrie, d’autres livres occultes, dont certains fragments nous ont été conservés par les papyrus de Leide et par nos manuscrits.

En fait, et en dehors des opuscules alchimiques, les seuls ouvrages venus jusqu’à nous sous le nom d’Hermès sont des écrits grecs, philosophiques et mystiques, se rattachant à la dernière époque de la philosophie hellénique. Le Pœmatider, l’Asclepios, renferment un mélange d’idées empruntées au Timée de Platon et d’imaginations mystiques et gnostiques. Une traduction complète de ces écrits a été publiée, il y a quelques années, par M. Louis Ménard (1866). Tous ces ouvrages sont fort curieux pour l’histoire des croyances de l’époque ; ils sont cités par les docteurs chrétiens, à côté des prétendus oracles sibyllins ; mais ils sont également apocryphes. Ils ne renferment que des traces incertaines des dogmes religieux de l’ancienne Égypte. Néanmoins les Égyptologues font remarquer la concordance de quelques phrases de ces écrits avec celles des hiéroglyphes. Il semble qu’il y ait là quelques débris plus ou moins défigurés de la vieille littérature égyptienne. C’était l’opinion de Champollion.

Cette remarque s’applique également aux écrits alchimiques. En effet, plusieurs formules mystiques, la forme apocalyptique du langage, l’intervention d’Isis s’entretenant avec son fils Horus, celle de l’Agathodé-