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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

être brûlés sous les yeux des évêques, disait déjà le code Théodosien[1]. Les auteurs étaient pareillement brûlés. Pendant tout le moyen âge, les accusations de magie et d’alchimie sont associées et dirigées à la fois contre les savants que leurs ennemis veulent perdre. Au xve siècle même, l’archevêque de Prague fut poursuivi pour nécromancie et alchimie, dans ce concile de Constance qui condamna Jean Huss. Jusqu’au xvie siècle ces lois subsistèrent. Hermolaus Barbarus, patriarche d’Aquilée, nous apprend, dans les notes de son Commentaire sur Dioscoride[2], qu’à Venise, en 1530, un décret interdisait l’art des chimistes sous la peine capitale ; afin de leur éviter toute tentation criminelle, ajoute-t-il. Telle est, je le répète, la traduction constante du moyen âge.

C’est ainsi que l’alchimie nous apparaît vers le iiie siècle de notre ère, rattachant elle-même sa source aux mythes orientaux, engendrés ou plutôt dévoilés au milieu de l’effervescence provoquée par la dissolution des vieilles religions.


  1. Livre IX, titre XVI, 12.
  2. Corollariorum…, fol. 73.