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XI
PRÉFACE

Kopp et de Hœfer, je commençai à comprendre la suite des idées qui avaient guidé les premiers essais de transmutation et je pensai à m’en expliquer par écrit. Madame Adam, avec ce zèle aimable des choses de l’esprit et cette vive curiosité qui la distinguent, m’encouragea dans cette intention, et elle me pressa d’y donner suite dans la Revue nouvelle. Je le promis volontiers. Mais j’étais alors occupé de deux grands ouvrages : l’Essai de Mécanique chimique et le traité sur la Force des matières explosives. Leur publication, terminée en 1883, me permit de revenir à mon projet d’étude sur l’alchimie. En le rédigeant, je vis la nécessité de prendre connaissance des Manuscrits grecs, inédits jusqu’à présent, qui renferment les plus anciens documents connus sur cette question. J’allai les consulter à la Bibliothèque nationale, et M. Omont voulut bien m’aider aux débuts de mon examen. Le sujet prit alors une extension inattendue : ce que je pus déchiffrer me découvrit une région nouvelle et à peu près inexplorée de l’histoire des idées ; ce fut une véritable résurrection. En effet les premiers alchimistes étaient associés aux cultes et aux doctrines mystiques qui ont présidé à la fondation du christianisme ; ils participaient aux opinions et aux préjugés de cette curieuse époque. J’entrepris de pénétrer leur doctrine, jusqu’ici si énigmatique. La Bibliothèque nationale de Paris voulut bien me confier ses pré-