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LES TÉMOIGNAGES HISTORIQUES

M. A. Dumont, de l’Académie des Inscriptions, savant dont nous regrettons la perte récente, m’a signalé un texte tout pareil quant au fond, quoique distinct par les mots, qu’il a rencontré dans les Actes de Saint Procope[1]. La rédaction actuelle de ces Actes semble du xe siècle ; mais ils sont déjà cités au deuxième concile de Nicée (au commencement du viiie siècle) et leur première rédaction remonterait, d’après Baronius, au temps de l’empereur Julien.

En tout cas, le passage précédent est étranger à l’histoire du Saint lui-même ; il a été tiré de vieilles chroniques, que les amplificateurs successifs des actes de Saint Procope n’avaient pas intérêt à modifier.

Ces textes sont tout à fait conformes au passage de Zosime déjà cité (p. 22), d’après lequel le royaume d’Égypte était enrichi par l’alchimie. Il semble répondre à la destruction de certains traités, où la métallurgie positive, très cultivée dans la vieille Égypte, était associée à des recettes chimériques de transmutation : traités pareils à ceux qui figurent dans les papyrus de Leide et dans nos manuscrits. La concordance de tous ces faits, tirés de sources diverses, est frappante.

L’Alchimie était désignée à l’origine sous le nom de science sacrée, art divin et sacré[2], désignations qui

  1. Actes de saint Procope, Bollandistes, Julii, II, 557, Α. — Καὶ τὰς βίβλους, ὅσαι περὶ χυμείας ἀργύρου τε καὶ χρυσοῦ τοῖς παλαιοτέροις τῶν Αἰγυπτίων κατὰ σπουδὴν ἐγράφησαν, ἀνάλωμα πυρὸς ἀυτὰς ἔθηκεν, εἴργων Αἰγυπτίους πορισμού χρημάτων, ὥστε μὴ ἐκ τῆσδε τῆς τέχνης εὐκοπότατα χρηματισομένους…
  2. Ἐπιστημὴ ἱερὰ, τέχνη θεία καὶ ἱερὰ.