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Cléophas s’exécuta de bonne grâce et l’homme de garde se mit à le fouiller consciencieusement.

La police trouva dans ses poches une pièce de vingt cents, un passe-partout appartenant à Madame Beauchiard, la moitié d’une palette de tabac noir, un ganif à deux allumelles et un ticket pour une excursion à l’Île Grosbois.

Ces objets furent enveloppés dans le mouchoir du prisonnier et déposés dans le pupitre du sergent.

Cléophas fut réinstallé dans sa cellule et la lourde porte de fer roula en grinçant sur ses gonds.

Cléophas se coucha en rond de chien sur les sales planches de sapin qui composaient le plancher de la cellule.

Après s’être absorbé pendant quelques minutes dans les réflexions les plus sombres, il céda au sommeil et se mit à ronfler bruyamment.


Cléophas en cellule

Vers les quatre heures et demie il fut éveillé par les cris enroués d’un coq du voisinage.

Il se frotta les yeux et vit trois hommes de police occupés à fumer du gros tabac canadien en jouant une partie de dames sur un damier dont les carreaux étaient à moitié effacés.

Il demanda un verre d’eau.

Un constable lui présenta à travers les barreaux de la porte une grosse tasse en ferblanc en lui disant : Il paraît qu’on veut commencer à réduire.