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— Mais monsieur Caraquette, fit-elle d’un ton de voix sympathique, qu’avez-vous ? Vous me semblez tout interbolisé. Vous sentez-vous malade ?

— Ce n’est rien, répondit Caraquette, c’est un simple vertige causé probablement par la chaleur qu’il fait dans la chambre.

Caraquette respira longuement. Il se leva, salua la comtesse et sortit de l’appartement.

Il décrocha son chapeau qui était suspendu à une patère dans le vestibule et asséna dessus un coup de poing énergique.

— C’est Malpèque ! Malpèque est à Montréal ! Malpèque qui vit encore sous le nom d’Alphonse Briquet.

Caraquette sortit de la maison en fermant la porte bruyamment.

En mettant le pied sur le trottoir l’homme au chapeau de castor gris donna cours à son émotion en répétant les mots : Malpèque ! Bouctouche !

Caraquette se rendit immédiatement à la station de police et demanda le détective Lafon.

Celui-ci était en train de griller une cigarette et caressait sur ses genoux le petit chien du sous-chef Naegele.

Caraquette s’appuya les deux bras sur les barres de cuivre au-dessus du comptoir, regarda le détective entre les deux yeux et lui demanda une entrevue de quelques minutes.

Le détective avec un geste solennel montre le passage conduisant au bureau privé des officiers de la sûreté.

L’homme au chapeau de castor gris demanda à l’officier s’il pouvait lui donner son concours pour démasquer une imposture qui prive un jeune homme d’un héritage considérable. M. Lafon lui répondit qu’il se mettait immédiatement à ses ordres.

Il fut entendu que la police devait mettre la main sur le p’tit Pite qui avait disparu pendant la promenade de Bénoni et de sa femme sur le chemin de Lachine.


XV

LA TROMPETTE À VACHE.


La noce avait quitté le « Light House » vers six heures et à sept heures et demie les nouveaux mariés entraient chez le père Sansçon.

Pendant la première semaine de la lune de miel Bénoni devait pensionner chez son beau-père.