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CAMBODGE

paon, des os d’éléphant et de tigre, des carapaces de tortue, etc. La pêche du Grand Lac est une abondante source de profit. Il faut avouer que les ressources du Cambodge, qui produisent un revenu trop peu sérieux, seront singulièrement développées avec une main-d’œuvre plus importante, un meilleur système de douanes, des relations plus étroites avec le Laos, l’extension de certaines cultures, celle du mûrier par exemple, puisque la soie est la plus importante des industries cambodgiennes, l’élevage du bétail, etc.

Calendrier. — Les Cambodgiens ont trois ères : 1° Yère religieuse des bouddhistes (ère de Prea-Pul-Sacrach), qui commence le jour de la mort de Çakyà-Mouni et correspond au mois de mai, 5 13 av. J.-C. ; 2° une ère politique (Moha Sacrach), qui commence sous le règne de Prea-Ket-)lealea, marque la date officielle de l’introduction du bouddhisme au Cambodge et correspond à l’année 78 ap. J.-C ; enfin, 3° une ère vulgaire civile, en un mot l’ère pratique (Cholld Sacrach), qui commence à l’arrivée à Angcor des livres bouddhistes apportés de Srok Langka (Ceylan) et qui correspond à l’année 633 ap. J.-C. Comme chez les Chinois, l’année se compose de douze mois lunaires avec un mois intercalaire tous les trois ans. Le cycle lunaire, comme chez les Chinois également, composé de soixante ans, se subdivise en cinq périodes de douze ans, période que l’on appelle Mo Khsê chhnam, corde d’années représentée par les douze noms suivants : bœuf fchhlou), tigre (khal), lièvre (thâs), dragon Iroûng), serpent (mosdnh), cheval (momi), chèvre (momt), singe fvok), coq (roka), chien (clui), porc (kor) et rat (chût). Ces douze noms répétés cinq fois font donc dans l’ordre indiqué ci-dessus une série de soixante noms représentant les soixante années du cycle, que Ton divise alors en six décades (chnor). Par suite, pour indiquer la date, on marque d’abord l’ère, par exemple Cbolla Sacrach, 1451, qui correspond à notre 4889, année du bœuf (tigre, etc.). un, deux, trois, quatre, etc., suivant l’année de la décade correspondant à l’animal.

Monnaies. Poids, Mesures. — Les monnaies en usage sont : 1° la barre d’argent ou nên, qui vaut 100 ligatures, c.-à-d. HO fr. Les subdivisions de la nen ne sont pas monnaie murante ; elles ne servent que dans les calculs ; le denh. dixième de la nen ; le chi, dixième du denh ; le hun, dixième du chi ; le H, dixième du hun ; 2° la piastre cambodgienne, prac bat ou prea lot, pièce d’argent, valant 4 ligatures : : ;" la pias’re mexicaine, rihl reang, dont la valeur moyenne de 6 ligatures, varie suivant le marché ; 4° la monnaie de zinc, snpèquc ; 60 sapèques font 1 tien et 10 tien une ligature tl rénal . qui vaut environ fr. 90 ; 10 ligatures fonl I hâeh = 9 fr. ; 5° le gros lingot d’or vaut 18 nens d’argent, le petit, la moitié ou 8 nens. — L’unité de poids est le néal on livre (600 gr.) = 16 tom lonqs ou tâilt ; 1 tâcl (31 « ?. 50) 10 chis ; 1 chi = 10 huns ; 1 hun = gr. ’171 ; en poids sont chinois ; les poids camhod-Îicns sont le tom long ou Bel (31 . itl : i)= i slongs ; 1 dont (-2 p

1 tooDgs ; 1 Juong (1 gr. 172) = 4 péys ; 1 pey

— gr. 893. Pour les grosses marchandées on coopte par pfcxJ (liapj du poids de 40 (100 livres rambnlgiennesi, I en pratique le pirnl 60

. — L’imite de râpant.’ est le thinq (40 litre.

1 /^u = 2konteanL’ (10 litres i ;

t Mirtont pour le riz : 1 ferai

= 2 kom b.’mg (rontenu de deux mains réuni’ 1 kom hânq --. i Ink day (une [nain ouverte i ; 1 (m U Hay (main fi I l.e, ddy 8 cfara

Ipio’ de î(J thang se nomme mnde.k. naja voiture de 80 tbang se nomme m r>d ! . — L’unilé de InfHOf Ml la eoodéa hat) ’le 0"40 t

am : 1 rhum am 12 thnop (trav r

= kr.ihp srau (grain de rit) ; I kràhp si au 12 khluon chay (corps de pou) ; 1 khlwm chay = -l pong chay (lente de pou) ; 1 pong cliay = 8 anu (grain de sable) ; 1 anu = 8 abhâmann (atome de poussière). La brasse (phiéem) vaut 5 liât ou coudées = 2 œ 50 ; le sen = 20 brasses = 50 m. ; le mnroi seti = 100 sen = 2,000 brasses = 5 kil. ; des auteurs ne le comptent que 4 kilom. Pour les grandes distances, le yuch estimé 9 milles marins. Pour les étoffes, le thbaûng = 19 hat. Art. — L’art khmer doit sa réputation surtout aux merveilleux monuments de certaines de ses localités, particulièrement à Angcor et à Battambang. Leurs ruines, découvertes par les Portugais en 1570, mentionnées en 1666 dans la Relation des missions des évêques français (Paris, 1674), plus tard, par un missionnaire portugais dont la description inédite se trouve à Macao, ont été visitées en 1850 par l’abbé Bouillevaux ; mais c’est généralement au voyageur français Henri Mouhot (1860), qu’on attribue l’honneur d’avoir attiré l’attention du monde sur leur importance. Depuis cette époque, Doudart de Lagrée (1864-1866), l’Anglais Thomson, le docteur allemand Bastian, les Français le lieutenant Delaporte (1873), Moura, Aymonier, Pierre, le dorteur Harmand et tout récemment (1888) Louis Fournereau, ont visité fructueusement ces monuments. Mais Angcor étant maintenant sur le territoire siamois ne rentre pas dans le cadre de cet article (V. Angcor).

Religion. — Les Cambodgiens appartiennent à la branche Sud ou de Ceylan du bouddhisme, mais ce bouddhisme est singulièrement modifié par des emprunts aux superstitions populaires et aux traditions brahmaniques, lirahma prend même place dans le panthéon khmer sous le nom de Prom ou Drom. Le bouddha Çàkya-Mouni est appelé par les Cambodgiens Prea Put ou Prea sac mannac-cudom ; quand il sera passé dans le Nippéan (Nirvana), il sera remplacé par le bouddha Préa-Miltay (Miltreya). Nous retrouvons dans la religion du pays le canon bouddhiste, Tripitaka (Prea Treg lieyddk) avec ses trois divisions : la doctrine, Sutra (Prea Saut), la discipline, Vinaya (Prea Viney) et la métaphysique, Abidharma (Prea Apithom). Les ministres du culte bouddhiste s’appellent bonzes ou talapoins, ce dernier nom tiré de l’écran en paille monté sur un long bambou qui leur sert comme d’un éventail ; les Cambodgiens les appellent Luc sang (seigneurs prêtres), leurs deux chefs, le Somiach-Prea-Sang-Créach et le Somdach-Prea-Snccnn sont assimilés au roi et au roi abdiqué ; ces bonzes ont à leur tête quatre bonzes de degré supérieur désignés par le titre général de Chung Kru et les titres particuliers de Pri’a Put tint véang, Sangkréach chea, Prea thor mokhSt et Prea von narat. Les couvents ou bonzeries, qu’on appelle kot, sont dirigées par un supérieur nommé mi-vat, avec un sous-chef nommé cru-sot. Avec les bonzes il faut citer les horas, sorte de devins ch ;" de régler le calendrier, de marquer les jours heureux, etc. ; les achats, anciens bonzes, sortes de srolastiques ou de diacres qui remplissent les fonctions de clercs auprès dea talapoins : et les baknus, dont nous avons déjà parlé, qui se prétendent d’origine brahmanique et qui ont la garde de la lame Itérée, Prea khan. Ajoutons d’ailleurs aux bonzes, qui ne forment pas une caste à part, les devins, qui leur font une concurrence déloyale, dans un pays nu l’on croit aux sorciers et I la sorcellerie. I Umi catholiques. Il est probable que le premier missionnaire catholique an Cambodge (qui comprenait alors également tonte la Baste-Cochinchill I, le dominicain Gaspar da Crnz. Il fut suivi en 1553 au Cambodge par lea missionnaires portugais Lois Cardoao et Jeu Madeiro, La mission du Cam- ■ ■ fut comprise dans le dlOCCM dl Malarca. créé en 1 •’•'. •• ! des dominicains continuèrent l’ouvre de leur devancier ; mais, en réalité, les misions ne comincnit a prendre pied au Cambodge que lors de la prédi-

de» jésuites en 1617. Kn 1G6N, une chrétienté fui