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au pape Pie II ; De origine ac gestis Venetorum (Vérone, 1481, in-fol.). Des manuscrits inédits de Flavio Biondo sont conservés dans les bibliothèques du Vatican, de Dresde et d’Oxford.

BIONDO (Michel-Angelo), médecin italien, né à Venise le 4 mai 1497, mort à Venise en 1565, après avoir exercé avec réputation son art à Naples et à Rome. Il s’est rendu célèbre par sa méthode de traitement des plaies par l’eau et les soins de propreté, et par sa pratique éclairée de la chirurgie ; enfin par un ouvrage sur la syphilis, il était grand partisan des anciens et disait qu’il était préférable de se tromper avec Galien et Avicenne que d’acquérir de la gloire en compagnie de tous les autres. Ouvrages principaux : Epitome ex libris Hippocratis de nova et prisca arte medendi deque diebus decretoriis (Rome, 1528, 1545, in-4) ; De partibus ictu sectis citissime sanandis, etc. (Venise, 1542, in-8, et dans la collect. chirurg. de Gesner, 1555) ; De origine morbi gallici deque ligni Iudici ancipite proprietate (Venise, 1542, in-4 ; Rome, 1559) ; plus des ouvrages sur la chasse, la navigation et les vents, la mémoire, etc., etc., et une traduction italienne des trois premiers livres de Théophraste (Venise, 1549, in-8). Dr L. Hn.

BIONNEAU (Le P.), ecclésiastique et diplomate français du xvi « siècle. Le P. Bionneau, que plusieurs historiens ont appelé par erreur le P. Boinneau, fut le premier Français qui résida à Alger avec un caractère diidomatique. U avait le titre de « vice-consul de la nation françoise en Argiers ». De ses deux prédécesseurs, Bartholle nommé le 15 sep. 15fj4, et Maurice Sauron, nommé en 1578 et décédé le 4 mars 1585, aucun n’avait pu se faire recevoir. Lui-même eulàsouffrir desBarbaresques. « A fraîchement escnt par-deçà le vice-consul d’Alger, Bionneau, les indignitez et emprisonnement ipii luy ont esté faiclz à sa personne mesme par Assan-Bassa, rays et autres otiiciers àAlger » disait l’instruction du sieur de Lancosme, ambassadeur de France à Constantinople. On perd sa trace à partir de 1587, époque où il fut remiilacé par Jac(iues de Vias, conseiller d’Etal et maître des requêtes de Catherine de Médicis. Le P. Bionneau était religieux de l’ordre de la Trinité de Marseille, qui avait pour but le rachat des esclaves dans les Etats barbaresques. Louis Fakges. t5iBL.:Charriire, jVif/ociationï de lu France dans le Levant, t. IV, p. i’J’J (Cuil. des doc. inédit^s). — Albert Devoulx, les Archives du consulat général de France à Alger; Alger, I86.1, in-8. — H. de Grammont, les Constds el Iha envoyés de la cour de France à Alger (Ap. Revue d’hist. diplomatique, 2* année, n" 1, p. 100). — O. Teissier, Inventaire des Archives historiques de la Chambre de commerce de Marseille:Marseille, Sl><, in-l. BIONVILLE. Com. du dép. de Meurthe-et-Moselle, arr. de Lunéville, cant. de Badonviller ; 524 hab. BIOPHIS. Nom d’un roi égyptien, le même que Diîiothris (V. ce nom), d’après Eusèbe.

BIORHIZE (Biorhiza Westw.). Genre d’Insectes-Hyménoptères, du groupe des Térébrants et de la famille des Cynipsides. L’espèce type, B. aptcra Fabr., est connue depuis fort longtemps par ses femelles, qui produisent, par leurs piqûres, sur les racines des vieux chênes, des galles in’égulières et multiloculaires, serrées en plus ou moins grand nombre les unes contre les autres et formant ainsi des sortes de grappes. Ces femelles, longues d’environ 4 millim., ressemblent un peu à des fourmis ; elles sont de couleur rougeàtre, avec l’abdomen marqué d’une bande transversale noire. D’après le D’Adler, elles représenteraient la forme agame de’Andricus terminalisL. (Teras terminalii Hart.), Cynips commun sur les chênes et remarquable par cette particularité que parmi des femelles ailées et des femelles aptères, on rencontre également des mâles ailés. Ed. Lef.

BIORN et LEIF(V. Zéno).

BIOT. Cora. du dép. des Alpes-Maritimes, arr. de Grasse, cant. d’Antibcs, sur un coteau dominant la Brague ; 1, 206 hab. ; fabriques de poteries, jarres, creusets, marmites ; mines de manganèse abandonnées, carrières de grès et de marbre blanc. Ce village avait été peuplé par une colonie de Génois, qui au siècle dernier y avaient encore conservé leur langue ; ce sont eux qui y ont établi i’industi’ie des poteries dont ils taisaient un commerce considérable.

BIOT (Le). Ch.-l. de cant. du dép. de la Haute-Savoie, arr.de Thonon, à 826 m, d’alt., sur la Dranse ; 751 hab. Tanneries. Gisement de marbre rose veiné de blanc. Lignite.

BIOT (Jean-Baptiste), mathématicien, physicien et astronome français, né à Paris le 21 avr. 1774, mort dans cette ville le 3 févr. 181)2. Après de brillantes études au collège Louis-hi-Grand, il partit en 179 ! i comme canonnier dans l’armée du Nord, assista à la bataille de liondschoote, puis se présenta à l’Ecole polytechnique où il se lit remarquer par sa studieuse activité et son aptitude à tout apprendre. Le IIJ vendémiaire le trouva suc les marches de Saint-Roch avec les sections insurgées ; arrêté, il ne dut son salut qu’à Monge, qui reconnut un de ses meilleurs élèves et le fit relâcher. Nommé, à sa sortie de l’Ecole polytechnique, professeur à l’Ecole centrale de Beauvais, il entra en relations vers la même époque avec Laplace, à qui il avait odert de corriger les épreuves de sa Mécanique céleste. Le grand mathématicien prit en amitié et en estime le jeune professeur qui, à vingt-six ans, obtint la chaire de physique mathématique au Collège de France. Sa place fut tout de suite marquée au premier rang des savants. Toutes les sciences lui étaient également familières, et ses travaux portèrent à la fois, et avec une égale distinction, sur les mathématiques, l’astronomie, la physique et la chimie. Le 23 mai 1800, il avait été nommé correspondant de la section de mathématiques de l’Institut; le 11 avr. 1803, quelques jours avant d’avoir accompli sa vingt-neuvième année, il fut élu membre de la même section : une Analyse de la Mécanique céleste de Laplace, un Traité analytique des courbes et des surfaces du second rfo ^rJ plusieurs fois réédité, treize mémoires lus en séances, tel était déjà son bagage scientifique. Il prit rang quelques mois plus tard parmi les écrivains de son temps par la publication d’un Essai sur r histoire générale des sciences pendant la Révolution, ouvrage ou l’on retrouve le souffle philosophique et républicain qui avait animé son ardente jeunesse. L’année suivante, l’Institut fut appelé à donner son adhésion à l’élévation de Bonaparte à la dignité impériale : Biot protesta, avec une courageuse indépendance, contre l’immixtion d’un corps savant dans des alTaires purement politiques, cita le distique de Voltaire :

Moi, j’attends dans un coin que l’imprimeur du roi M’apprenne pour dix sous mon devoir et ma loi, et entraîna la majorité de l’assemblée qui, il est vrai, ne tarda pas à s’effrayer de tant d’audace, et revint dès le lendemain sur sa décision. Onze ans après, toujours fidèle à ses principes, il refusera également son adhésion à l’Acte additionnel.

Au mois d’août 1804, Biot fit avec Gay-Lussac une ascension aérostatique ; mais ils ne purent s’élever qu’à 3, 400 m., et ce n’est que quelques jours plus tard que ce dernier, alors seul, fit ses mémorables expériences. En 180 », il accompagna de Candolle et Bonpland dans le Jura et les Alpes, et, en 1806, nommé membre adjoint du Bureau des longitudes, il se rendit en Espagne avec Arago pour continuer les opérations géodésiques interrompues par la mort de Méchain et destinées à prolonger la méridienne de France jusqu’aux Iles Baléares. Les deux jeunes savants déterminèrent avec le plus grand soin, et après des milliers d’observations, la latitude de Fermentera, el, malgré des obstacles de toutes sortes, lièrent par deux grands triangles les Iles d’Yviza et de Fermentera aux côtes d’Espagne. Biot revint à Paris en 1807, alla en 1808 et en 1809 avec Mathieu mesurer la longueur du pendule à Bordeaux et à Dunkerque, et fit à