son bien. Il brûla tous les écrits de son maître et vint à
Athènes pour y étudier la pliilosophie. Diogène LatTce
(IV, 31) dit qu’il abandonna Cratès l’Académicien pour
devenir cynique, mais il faudrait plutôt supposer avec
Zeiler, en tenant compte de la chronologie, qu’il lut engagé
par Cratès le Cynique à quitter l’Académie. 11 suivit
assidûment ensuite les legons de Théodore l’athée auquel
il emprunta, dit Diogène, l’impiété et le mépris des dieux,
celles de Théophraste, peut-être même celles d’un disciple
de Pyrrhon (I)iog.,52 ; Mullach, frag. 51). Ayant acquis
ainsi une grande" érudition, il parcourut, à la fa( ;on des
sophistes, les villes et les îles de la Grèce, la Macédoine
cil il fut accueilli avec faveur par Ântigone Gonatas,
Rhodes où il enseigna la philosophie, Chalcis où il mourut
après avoir, si l’on en croit une anecdote plus que suspecte
de Diogène, essayé de prolonger sa vie par des pratiques
superstitieuses. Contemporain de Xénocrate, de
Ménédème, du stoïcien Perséeet d’Eratosthène (Diog.,IV,
Athénée, IV, 162, Sirabon, I, 2, 2), il parait avmr vécu
jus(iu’au milieu du m" siècle av. J.-C. Il avait laissé beaucoup
de commentaires et de sentences, excellait dans la
parodie, aimait à faire rire ses auditeurs et à montrer
son éloquence et son esprit. Diogène Laërce, Stobée, Plutarque,
Athénée, Clément d’Alexandrie, etc., nous ont
conservé de lui un certain nombre de fragments, parmi
lesquels on peut citer ceux qui l’ont l’éloge de la philosophie,
de la pauvreté (fr. 48 et 46) ; ceux dans lesquels il
attaque les dieux, les punitions qu’ils infligent aux enfants
des méchants et non aux méchants eux-mêmes, les enfers,
l’inutilité de la prière (fr. 40, 42, 28, etc.), les musiciens,
les géomètres et les astrologues. Mais les renseignements
nous font défaut pour établir exactement quelles ont été
ses doctrines et quelle valeur il convient d’attribuer aux
anecdotes par lesquelles Diogène a essayé de montrer son
immoralité comme, en général, celle de tous les philosophes
qui ont, dans l’antiquité, combattu la croyance aux
dieux. Son nom reste associé à ceux de Théodore et
d’Evhémère ; Eratosthène disait de lui qu’il avait le premier
répandu des fleurs sur la philosophie. Ariston est
appelé par Strabon un partisan de Dion. F. Picavet.
BiBL. : HooGULiET, SpecimoTi philosophico-crilicum
conlinens diatriben de llio ne ISorystlienna ; Luf^d. Batav.,
1821. — Rossignol, Fragmenta Ùionis Dorusllièrnlœ phitosophi,
e variis scriptoribus coUecla ; Paris, 1830, in-4. —
Mui.LACH, Fragmenta ph. grsec, vol. II.
BION de Smyrne, poète grec du ii" siècle av. J.-C, qui vécut à Syracuse et mourut empoisonné. 11 fut l’élève et le successeur de Théocrite. On possède de lui dix-sept idylles ou fragments, qui n’ont pas une grande valeur littéraire, et un poème assez étendu, VEpitophe d’Adonis : c’est un chant de douleur brillant et froid. VEpithalame d’Acliille et de Deidamis, où l’on voit Achille déguisé en femme chez les filles de Lycomède, exprime une volupté assez grossière. Le nom de Bion est inséparable de celui de Moschus, qui a fait en son honneur un chant funèbre, où il nous donne presque tous les renseignements que nous ayons sur la personne de Bion ; leurs œuvres sont toujours publiées ensemble et très souvent à la suite des poésies de Théocrite. Tout le monde connaît l’imitation d’une idylle de Bion par André Chénier : Loin des bords trop Heuris de Gnide et de Paphos Effrayé d’un boniieur ennemi du repos, etc.. A. W.
BîBL. : ZlËGLER, Edition spéciale de Bion et de Moschus, 18C8. — CoUeotion F. Uidot, avec traduction en latin ; Paris, 1846.
BIONDELLI (Bernardino), philologue italien, né à Vérone le 14 mars 1804. 11 fut nommé en 1849 directeur du cabinet des médailles de la ville de Milan et en 18()0 professeur d’archéologie et de numismatique à l’Académie royale. Il a publié, entre autres : Atiante litiguislico d’Europa (Milan, 1841) ; Sacjyio sui dialecti galLo-italiri (Milan, 1855) ; Poésie lombarde inédite del sccolo XIll (Milan, 1856) ; Glossarium aiteco-laiinum et latinoaztecum (Milan, 1869).
BiBL. : Cattaneo, liiondelli, dans II Politecnico de 1841.
— MuasAFiA. Osservaziuni, dans 71 Dorghini de I8b3.
BIONDI (Antonio-Francesco), savant italien, né àSan-Severino, dans le diocèse de Salerne, mort en 1644. Moine franciscain, il remplit de hautes fonctions dans son ordre à Uiniini, Assise, Bologne, Padoue, Naples, Rome ; fut nommé évoque de Capri, puis d’Urtona, enfin de Campli, dans les Abruzzes, ou il termina ses jours. Il laissait les ouvrages suivants : Disputationes Scoticœ in quitus divinae Prœdestinationis et reprobationis mystcrium juxta doctrinam Scoti dilucidatur (Bologne, 1623) ; De adœquato naturalis Philosopliiœ objecta (Rome, 1631, in-4) ; De censuris et irreyularitate (Rome, 1636, in-4) ; divers traités de théologie qui n’ont pas été imprimés.
BiBL. : W.jDDiNG, Scriptoves ordinis Minorum ; Rome, IfibO, in-iolio. — P. Gio -Francesco di S. Antomo, Bibliotheca imiversa Franciscoriim ; Martriti, 1732-33, 3 vol. infol. — Mazzuchelli, Gli Scrittori d’Italia ; Brescia, 1753- 1763, 6 vol. in-l’ol.
BIONDI (le comte Louis, marquis de Bardino), antiquaire italien, né à Rome en sept. 1776, mort le 21 sept. 1839. Docteur en droit civil et canonique, il fut président de l’Académie archéologique de Turin. On lui doit : Lettera sulla pittura. délie ISozie Aldobrandine {Rome, 1813, in-8) ; Vita di Alessandro Tafioni (Pesaro, 1822, in-8) ; les Gt’or^içMe* de Virgile, traduites en italien (1833, in-12).
BIONDINI (Luigi), chanteur scénique italien, né en Toscane, dans les dernières années du xviiie siècle. Doué d’une superbe basse dont il se servait avec habileté, mais qui manquait un peu de flexibilité et de légèreté, il commença sa carrière théâtrale à Lucques, en 1821. De Lucques il s’en alla chanter à Florence, où il resta trois années, puis fut engagé à la Scala, de Milan. Il se trouvait à ce théâtre en compagnie de ces artistes merveilleux qui s’appelaient Rubini, David, Frezzolini, Mmes Méric-Lalande, Comelli et Cesari, et partagea jusqu’en 1829 leurs brillants succès, particulièrement dans Mosè et il Barbiere di Siviglia, de Rossini, et gli Arabi nelle Gallie, de Pacini. De Milan il fut appelé à Lisbonne, et de Lisbonne revint à la Scala en 1833, pour se rendre à Modène, puis à Rome, qu’il quitta au commencement de 1837 pour aller à Madrid. Il resta dans cette ville jusqu’en 1840, alla se faire applaudir ensuite à Modène, puis à Naples, où ses succès furent très vifs,et quitta la scène, dit-on, vers l843. Depuis lors, il ne fit plus parler de lui.
BIONDO (Flavio), antiquaire italien, né à Forli en 1388, mort à Rome le 4 juin 1463, appelé aussi Biondo da Forii. Quelques auteurs croient, à tort, que son nom de famille était Flavio ; ses écrits sont signés, Flavius Blondes, et il avait un frère appelé Mattheus Blondus, qui fut abbé de Sainte-Marie de 16 Rotonde. Après avoir étudié sous la direction de Jean Ballistario de Crémone, il fut envoyé à Milan où il découvrit et copia le manuscrit unique du dialogue de Cicéron De claris aratoribus. Après avoir été chancelier de Francesco Barbaro, préteur de Bergame, il devint le secrétaire du pape Eugène IV. En 1434, envoyé en ambassade à Florence et à Venise, il fut partout accueilli avec empressement à causé de sa science. Les papes Nicolas V, Calixte Ill et Pie II le gardèrent comme secrétaire, lui facilitant les moyens d’élever sa nombreuse famille et d’écrire les ouvrages d’histoire et d’archéologie suivants, édités après sa mort par ses fils Romœ instauratœ libri tres (Vérone, 1482, in-fol.), précieuse étude des monuments antiques de Rome ; Romœ triumphantis libri decem (Brescia, 1482, in-fol.), étude sur les institutions de la république romaine ; Italia illustrata (Rome, 1474, in-fol.) ; Historiarum ab inclinatione romani imperii ad annum 1440 ; decades III, libri XXXI (Venise, 1483, in-fol.) ; la seconde édition de cet ouvrage, publiée en 1484, contient un appendice dû