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BINEAU — BINET

les brevets d’invention, la conversion des rentes, etc. Ami poiitiiiiie de M. Thiers, il ne prit aucune part aux banquets réformistes, mais accepta les événements de févr. 1848 et tut charité par le gouvernement provisoire de l’enquête sur rex[iloitation des chemins de 1er d’Orléans et du centre. Ln décret du 7 avr. 18i8 lui dduna la chaire d’économie générale et slatistiipie des mines, usines, arts et manufactures à la nouvelle Kcoie d’administration. Réélu à l’Assemblée constituante, il vota avec la fraction modérée, fut en 1848 ra|iporteur de la commission du budget et, après la chute d’Odiion Barrot, devint ministre des travaux publics (HO cet. 184S)). Il fit transformer les chaussées pavées des boulevards et des grandes rues de Paris en chaussées macadamisées et favorisa le développement des grandes compagnies de chemins de fer. Remplacé le !• janv. 1851 par Magne, il défendit la proposition de revision de la constitution, accepta le coup d’Etat comme il avait accepté la révolution de Février, fut membre de la commission consultative, et succéda à Fould le 2’2 janv. 18S2 au ministère des finances. La rente était au-dessus du pair ; il lit procéder, non sans de vives résistances, à une opération qu’il avait préconisée depuis longtemps : la conversion du .S "/„ en 4 1 "2 %. En 1854, il fit voter l’emprunt de 250 millions pour la guerre d’Orient. Sénateur depuis 1852, il avait refusé en 1855, quelques mois avant sa mort, sa nomination, par décret impérial, à l’Académie des sciences morales et politiques. Il était grand oHicier de la Légion d’honneur depuis 1853. Il a publié un remarquable ouvrage sur les Chemins de fer d’Angleterre (Paris, 1840) et a fait insérer dans les Annales des Mines de 1835, 1838 et 1841 trois intéressants mémoires sur l’emploi de la tourbe et du bois vert desséché dans les hauts fourneaux, et sur les moyens de franchir à grande vitesse les courbes de petit rayon. Léon Saonet. BINEAU (A.), chimiste français, né à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) en 1812, mort à Lyon le 10 fév. 1861. A sa sortie de l’Ecole centrale, il fut chargé de diriger les travaux du laboratoire d’analyse de cette école ; en 1835, Thénard le choisit comme collaborateur, pour publier la dernière édition de son traité de chimie ; et, l’année suivante, il rédigea les Leçons de philosophie chimique, professées par Dumas à la Sorbonne. Il fut nommé professeur de chimie à la Faculté des sciences de Lyon en 1839, chaire qu’il a occupée jusqu’à sa mort. Il fit de nombreuses communications à la société d’agriculture et à l’Académie de Lyon, dont il était le secrétaire perpétuel. Il simplifia plusieurs procédés analytiques pour l’examen des engrais et des phosphates, la recherche des azotates dans les végétaux, la détermination de l’ammoniaque dans les eaux de pluie et dans les brouillards. De 1842 à 1849, il a publié dans les Annales de chimie et de physique quelques mémoires, dont voici Fénumération : Recherches sur les combinaisons de l’eau avec les hydracides, t. VII, 257 (An. ch. et ph., 3» série) ; Recherches sur les produits résultant de l’action de Viode et du chlore sur l’ammoniaque (id., t. XV, 71) ; Recherches sur les relations des densités de vapeur avec les équivalents chimiques (id., t. XVllI, 226) ; Note sur les biformiates de potasse et de soude (id., t. XIX, 291) ; Rù’herches sur les combinaisons du camphre (id., t. XXIV), 326 ; Des combinakons de l’acide sulfurique avec l’eau (id., t. XXIV, 337, et t. XXVI, 121). Edme Bodrgoin.

BINET (Claude), poète français de la seconde moitié du xvi» siècle, né à Beauvais. Il fut avocat au Parlement de Paris. Il a laissé de nombreuses poésies pastorales, des églogues, des poèmes de circonstance, comme : Ode sur la naissance et sur le baptême de Marie-Elisabeth de Valois fille unique de France (Paris, 1572) ; Epithalame sur le mariage du roi Henri lll (1575) ; /Idow/s ou le Trépas du roi Charles IX (1583) ; les Plaisirs de la vie rustique et solitaire (1583) et bien d’autres pièces (jui ont été imprimées à la suite des œuvres do J. de Laperuse (Paris, 1573, in-l6). Mais son meilleur ouvrage est un Discours de la vie de P. de Ronsard, prince des poètes français, avec une Eglogue représentée en ses obséquies par Claude Binet, plus les vers compose :par ledit Ronsard peu avant sa mort ; ensemble son tombeau recueilli de plusieurs exeelleiis personnages (Paris, 1586, in-4 et Archives curieuses de l’histoire de France, 1" série, t. X, 1834, in-8). Ce recueil renferme beaucoup de détails curieux sur Ronsard, dont Binet était l’ami. Ce fut encore Binet que le grand poète chargea de publier une édition de ses (cuvres complètes, édition parue en 1587 (10 t. en 5 vol. in-12). R. S. BINET (René), humaniste français, né à Notre-Damedu-Thil (Oise) le 23 janv. 1732, mort à Paris le 31 oct. 1812. Elève du collège Sainte-Barbe, où il obtint le prix d’honneur en 1749, il professa la rhétorique ii l’Ecole militaire et au collège du Plessis et (ut nommé, en 1779, recteur de l’Université, fonctions que la Révolution le contraignit d’échanger contre une chaire de grammaire latine à l’Ecole centrale du Panthéon (1794). H mourut proviseur du lycée Bourbon. René Binet a donné des traductions d’//wnce (1783), de Valère Ma.rime ([ !%), de Virgile (1803). Il a également traduit de l’allemand de C. Meinei’s l’Histoire de la décadence des mœurs chez les Romains (1795, in-8). M. Tx.

BiBi.. : A. -M. -H. BoLLARi), Notice sur la vie et les écrits de René Ilinct, lSt7, in-S.

BINET (Louis), dessinateur et graveur français, né à Paris en 1744, mort à la tin du siècle. Elève de Beauvarlet, il montra un certain talent pour l’eau-forte, mais fut un buriniste un peu lourd. Il a gravé des estampes d’après Greuze, Vernet et Rembrandt ; des vignettes d’après Gravelot, Eisen et Monnet, notamment pour les Métamorphoses d’Ovide (1767-1771, 4 vol. in-4), etc. Vers 1779 il devint le dessinateur attitré des illustrations des romans de Restif de la Bretonne, dont l’influence despotique le poussa à d’incroyables exagérations de crayon. Les meilleures de ces compositions sont celles du Paysan perverti (1784), au nombre de cent-vingt, dessinées à l’encre de Chine. Elles appartiennent actuellement à M. le duc de Rivoli. G, P-i.

BINET (Jacques-Philippe-Marie), mathématicien et astronome français, né à Rennes le 2 févr. 1786, mort à Paris le 12 mai 1856. Reçu à l’Ecole polytechnique en 1804, il y devint répétiteur de géométrie descriptive, examinateur, professeur demécaniciue et inspecteur général des études ; il avait été nommé en 1823 professeur d’astronomie au Collège de France en remplacement de Delambre. Très dévoué à la Restauration, il se vit enlever par le gouvernement de Juillet ses fonctions à l’Ecole |)olytechnique et ne conserva que sa chaire au Collège de France. En 1843 il fut élu membre de TAcadémie des sciences en remplacement de Lacroix. II prit part à la nouvelle édition (1816) de la Mécanique analytique de Lagrange , dont il refit en grande partie le second volume. Ses autres travaux, très nombreux et très importants, sur la mécanique, les mathématiques pures et appliquées et l’astronomie, ont paru sous forme de mémoires dans le Journal de l’Ecole polytechnique (1813, 1815, 1823, 1831, 1839), dans le Journal des Mathématiques de Liouville, dans les Ruiletins de la Société philomaUnque, dont il était membre depuis 1812 et dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences. (Quelques-uns seulement ont été imprimés à part : Mémoire sur les intégrales définies eulériennes et sur leur application ii la théorie des suites ainsi qu’à l’évaluation des fonctions des grands nombres (Paris, 1840, in-4) ; Mémoire sur la formation d’une classe très étendue d’équations réciproques renfermant un nombre quelconque de variables{^3ns,^’t :’i,’xi-^). L. S. BiBL. : Pour la liste des mémoires publiés par liinet dans les collections précitées, V. Querard, la France littéraire ; Paris, 1887, t. 1, art. Binet.