BILBAO — BILBOQUET
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dans le trafic de l’Espagne. Siège de beaucoup de riches niaifons, elle partage avec Santander les bénéfices de l’exportation des produits de la vieille Castille, connue principal entrepôt des farines surtout. Les laines ont depuis longteuips cessé d’y former l’article dominant, mais on y embarque d’autant plus de minerais de fer du voisinane, de bois de construction, de fruils, etc. Bilbao est situé dans une charmante vallée, et si l’ancienne ou haute ville (sur la rive gauche du Nervion) n’est pas d’un aspect qui (latte l’œil, celui de la ville basse (sur la rive droite) avec ses constructions toutes modernes et des belles rues parallèles au fleuve, en parties bordées d’arbres et parcourues par des rigoles qui y distribuent les eaux fluviales, e^t d’autant plus agréable. De même aux environs, la route de Bilbao àOrduna, près des sources du Nervion, n’offre, sur un parcours d’environ 43 kil., qu’une longue suite d’habitations et de jardins. Bilbao a un arsenal et une école nautique, des fonderies de fer, des verreries, des tanneries et du tissage. Bilbao fut l’ondée en 1300, par Diego Lopez de Flaro, sur l’emplacement de Flaviabriga. Grâce au commerce, à ses libertés (fueros) la ville prospéra. Peuv fois prise par les Français (179.3 et 1808), elle fut assiégée à plusieurs reprises par les révoltés de sa propre banlieue. Cette place est une de celles contre lesquelles se sont le plus acharnés les carlistes. En 1835, Zumala-Carreguy, leur |)lus redoutable général, lut frappé à mort devant ses murs, et en févr. 1874 les assiégeants, déjà maîtres de Portugalete, essayèrent de la réduire par un bombardera-înt et la tinrent investie jusqu’au 2 mai de l’année suivante, jour de sa délivrance par le général Toucha. C. Vogel.
BILBASOV (Vasili-Alexeevitcb), littérateur russe contemporain, né en 1837. Il fit ses études à Saint-Pétersbourg, prit le titre de docteur en histoire et fut professeur d’histoire à l’Université de Pétersbourg et de Kiev. 1 ! fut ensuite attaché à la rédaction du Golos, ayant épousé la fdie du rédacteur en chef, M. Krajevsky. U a également collaboré aux Annales de la Patrie et au Measager d’Europe. Ses principales publications sont : Cyrille et Méthode (1868-71) ; Diderot ci Saint-Pétersbourg (18S3) ; les Premières lettres politiques de Catherine II (1886). Il prépare un ouvrage considérable sur le règne de Catherine 11 d’après sa correspondance. L. L. BILBAUT-Vauchelet (Juliette-Maria-Angélique), cantatrice scénique française, née à Douai, d’une famille de musiciens, le 26 sept. 18.35. Elle commença son éducation musicale à l’Ecole de musique de Douai, où elle étudia le violon sous la direction d’un professeur nommé Pierre Lelranc. Elle était déjà très bonne musicienne lorsque, la voix chez elle s’étant formée, elle fut amenée à Paris où on l’admit, au Conservatoire, dans la classe de M. Saint-Yves Bax pour le chant, et danscelledeM. Ponchard pour l’opéra-comique. Aux concours de 1874 elle obtenait un second prix de chant et un premier accessit d’opéracomique, et l’année suivante elle se voyait décerner le premier prix de chant et un second prix d’opéra comique. Pourtant elle ne songeait pas alors à prendre la carrière du théâtre, et elle retourna dans sa ville natale pour s’y livrer à l’enseignement. Mais les instances dont elle fut l’objet la déterminèrent à aborder la scène, et le 3 déc. 1877 elle débutait à l’Opéra-Comique dans le rôle d’Isabelle du Pré aux Clercs. Sa voix charmante, conduite avec un goiU exquis, sa vocalisation brillante, sa beauté délicate, la grâce et l’élégance de sa personne, son adresse de comédienne, lui valurent un succès éclatant qui ne fit que s’accroître lorsqu’elle se montra dans les Mousquetaires de la Heine et dans les Diamants de la Couronne. Sa création intéressante du rôle d’Ariette dans Jean de Nivelle acheva de la mettre dans les bonnes grâces du public. Elle joua encore quelques ouvrages du ré|iertûire : l’Etoile du Nord, la Flûte enchantée, Joseph, les Noces de Figaro, Carmen, et établit des rôles nouveaux dans Sumnne, la Taverne des Trabans, Galante Aventure. Dans ces dernières années, la voix de la jeune artiste a semblé atteinte d’une fatigue prématurée, et elle a cru devoir se condamner à un repos au moins momentané. Depuis 1883 elle a quitté rOpéra-Coini(iue. — M"" Bilbaut-Vauchelet a épousé un de ses camarades de ce théâtre, M. Nicot. A. P.
BILBI LIS. Ville de l’Espagne Tarraconaise, mentionnée par Strabon comme une des |)lus importantes de celles qu’avait la nation des Celtibères. Ptolémée la nonmie [iO.ëi ;, l’anonyme de Bavenne Belbili. Pline désigne sans doute ses habitants, par le nom évidemment défiguré de P>eblitani. L’Itinéraire d’Antonin la place sur la route de Ementa (Merida) à Ca’sauragusta (Saragosse). Enfin Martial nous en parle souvent, parce qu’elle était sa ville natale. Il nous la décrit sur une haute montagne escarpée, l’appelant Bilbilis acri monte ; Sidoine Apollinaire la qualifie alla et saint Paulin uciitis pendens scopulis. Martial la surnomme Aiigusta et vante ses richesses en or et en fer. Plusieurs médailles anciennes et un texte de Pline confirment ces indications. Les médailles portent pour inscription : Municipiuin Angusta Bilbilis, e.’Pme(iars le livre XXXIV de son Histoire natai elle vante l’excellence des Aquœ Bilbilitanœ pour la trempe de l’acier. Bemarquons à ce sujet que Vlti7iéraire d’Antonin indique une station de ce nom, proche de Bilbilis. L’examen des données de ce dernier auteur a amené les érudits espagnols à identifier Bilbilis avec le cerro de Bambola, près Calatayud. La situation de ce point répond assez bien aussi à la description de Martial, et l’archéologue Lopez dit qu’on y voit des aqueducs, des citernes et des vestiges de murs. E. Cat.
BILBOQUET. L .Ieu. — Jouet en bois ou en ivoire, comjiosé d’une boule percée d’un trou conique, et suspendue par un cordon au milieu d’un bâtonnet, pointu par un bout et façonné à l’autre en disque légèrement concave. Le jeu consiste, tenant le bâtonnet verticalement, à faire décrire à la boule suspendue une courbe adroitement calculée, qui la fasse retomber, soit sur le disque concave et l’y tienne en équilibre, soit sur la pointe qui termine l’autre bout du bâtonnet, ou, grâce au trou la traversant de part en part, elle doit se fixer. — Ce petit instrument, qu’on ne voit plus aujourd’hui qu’entre les mains des entants, a, dans d’autres époques, servi d’amusement aux rois et aux grands seigneurs. Son nom, qui parait être formé de bille, boule de bois, et de bocquet, fer de lance, terme usité dans le blason, se trouve pour la première fois dans la langue française au xvi" siècle ; Babelais l’écrit Bille boucquet (Gargant. Ij. Le journal de P. de l’Estoile nous apprend que Henri III avait la passion du bilboquet, qu’il en portait pre.^que constamment un sur lui, et qu’il s’en amusait, même dans la rue avec ses mignons ; ceux-ci imitèrent promptement cette fantaisie royale, et, de la cour la passion de ce jeu pénétra dans la ville et dans la province. Cette mode fit fureur jusqu’au commencement du siècle suivant ; l’abbé de Marolles parle d’un Ballet dti bilboquet, réglé par le duc de Nemours, qui fut donné au Louvre en 1626. — Un peu délaissé sous le règne majestueux de Louis XIV et dans la première partie du xviii’ siècle, la vogue du bilboquet reprit de plus belle vers 1770. Le marquis de Bièvre, qui était déjà le héros du calembour, fut aussi celui du bilboquet. « U en jouait, dit M"° de Bawr, mieux que personne au monde, le jetant à distance, le lançant au plafond, sans jamais manquer de le ressaisir, la boule sur la petite pointe, ce que l’on considère comme la perfection de l’art. » Cette manie éphémère pénétra jusqu’au théâtre, où l’on vit pendant la représentation des chefs-d’œuvre de Corneille et de Hacine les acteurs jouer du bilboquet dans l’intervalle de leurs répliques !
On donne encore ce nom à une petite figure fabriquée de substance très légère, généralement de moelle de sureau, qui, au moyen d’une petite masse de plomb fixée dans les jambes, se remet toujours debout, dans quelque