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BIJOUTERIE — BILAIN

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Bijouterie fine

Bijoiitftrie d’imitation

Industries diverses . .

Ensemble. .

FADBICANTS

900

434

1.348

2.682

Ilonimes

5.800

2.495

4.491

9. 480

OUVRIERS

Femme

1.550

670

2.116

4.336

En.semble

7.350

2.865

3.607

13.822

SALMUrS

frnncs

13.942.500

4.9i8.000

4.873.700

23.764.200

Le chiffre des salaires de pi es de 24 millions qui représenterait une jonrnc^e moyenne de 6 fr. 70 pour les hommes avec les apprentis et de 3 tr. 20 pour les femmes et les tilles pour dix heures de travail, ne saurait être pris pour l’expression vraie de toute la main-d’œuvre pay^e ; car en dehors des journées d’ateliers, il faut compter le prix des ouvriers et artistes des industries auxiliaires. Ces chiffres remontant à quelques années sont dépassés sensiblement aujourd’hui. Pour la bijouterie d’or il est difficile d’obtenir par une enouête, des rensei ;;nements certains, avec la liberté du commerce, sa division, la facilité de transmission de produits de petites dimensions ; mais nous pouvons dire que les quantités d’or présentées à la garantie du bureau de Paris, chaque année, sont de dix raillions de grammes. La garantie relève de son côté un nombre de 1,318 fabricants, 2,950 marchands, et 10,971 ouvriers pour la bijouterie d’or seulement. Pour l’exportation, les bijoux portés à la garantie de Paris fournissent comme poids d’or 2,758 kilog. Les tableaux des douanes nous fournissent pour les exportations annuelles, comme moyennes des dernières années : pour la liijouteried’orou de platine ornée de pierres ou perles fines 30,000 gr. valant 420,000 fr. et pour la bijouterie d’or et de platine autre que la précédente 5,000 kilog. valant 28 millions ; pour la liijouterie d’argent 6,500 kilog. valant 3 millions et jioiir les métaux autres que l’or, le platine et l’argent, 110,000 kilog. d’une valeur de 22 millions de francs. H n’est pas douteux que ces chiffres ne sauraient donner d’une façon complète la production totale de la bijouterie ; (jue pour l’exportation il sort de France sans passer par la garantie et même par la douane, des quantités considérables de bijoux livrés directement et principalement des objets de grande valeur ; que, d’autre part, l’or employé pour toute la bijouterie d’imitation n’entre pas dans les comptes des bureaux de garantie. Aussi puisant à une autre source encore, nous voyons, par des renseignements recueillis auprès des marchands d’or, la quantité de ce [irécieux métal s’élever en moyenne à 18,000 kilog. par an, ce qui représenterait une valeur de 46 millions de francs environ, dont il conviendrait de déduire près d’un quart pour déchet et refonte.

Nous avons montré quelle est l’importance du personnel de la bijouterie parisienne ; pour assurer la puissance de cette nombreuse et vaillante armée, pour la préparer aux luttes internationales de l’industrie, et l’armer contre la concurrence étrangère, pour maintenir enfin la suprématie du goût français, la corporation de la bijouterie de Paris a successivement fondé de nombreuses institutions ; ce sont avec l’époque de leur fondation. En 1859, Société des joailliers, bijoutiers, orfèvres, dite Société des cendres, société industrielle pour la réalisation des déchets d’or et d’argent. — 1861, Chambre syndicale de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie et des industries qui s’y rattachent.

— 1866, Ecole professionnelle de dessin de la chambre syndicale pour les apprentis de la bijouterie, de la joaillerie et de l’orfèvrerie. — 1869, Société de l’orphelinat général de la bijouterie, de la joaillerie, de l’orfèvrerie et de l’horlogerie. — 1873, Chambre syndicale de la bijouterie d’imitation. — 1875, Société d’encouragement aux apprentis, ouvriers et employés de la bijouterie, de la ioailleric et de l’orfevreiie, reconnue d’utilité publique. — 1873, La Fraternelle, caisse de retraite approuvée. — 1876, Ecole professionnelle de dessin de la bijouterie d’imitation. — La description de ces sociétés trouvera sa place aux articles Société et Corporation. Les chambres syndicales s’emploient à veiller aux intérêts professionnels, à étudier les questions commerciales, à protéger et éclairer dans les questions litigieuses les membres de la corporation ; de plus, par la création et l’entretien d’écoles professionnelles de dessin, elles préparent de bons ouvriers en formant l’œil et le goût des apprentis. Pour stimuler encore le zèle de nos futurs ouvriers dans l’étude pratique de leur industrie, la chambre syndicale, sur l’initiative de la Société d’encouragement, a fondé des concours professionnels d’apprentis. Au résumé, malgré les progrès évidents que réalisent chaque année les nations étrangères, la France, grâce ù son organisation de travail, au sentiment artistique dont elle est pénétrée, à la variété dans les idées, au goût dans le dessin, à l’habileté dans la maind’œuvre, n’a pas cessé de garder le premier rang pour la bijouterie. L. Knab.

BIKÉLAS (Démétrius), littérateur grec, né à Syra en 1835. Il débuta à seize ans par une traduction en grec moderne de VEsther de Bacine. Après avoir passé de longues années ; Londres, M. Bikélas se voua exclusivement aux lettres et se créa à Paris et à Athènes de nombreuses amitiés. Il publia successivement un volume de Pnéaies (Londres, 1862), une traduction de Shakespeare (Athènes, 1876). et son roman le plus connu, Loukis Laras (Athènes, 1879). Cette simple histoire, retraçant avec émotion les soufl’rances des Grecs pendant la guerre de l’indépendance et leur héroïsme, fut traduite en plusieurs langues, et trouva surtout en France un écho chez tous les philhellènes. M. Dikélas a également écrit un récit de voyage (De ISicopotis à Olympie ; Paris, 1885) qui montra que son long séjour en France l’avait rendu maître de notre langue. Les lecteurs français apprécièrent ses solides qualités d’historien dans ses articles de la Nouvelle Revue et de la Revue historique. En 1878, M. Emile Legrand avait traduit l’opuscule de M. Bikélas sur les Grecs au moyen âge, et M. le marquis de Queux-de-Saint-lIilaire nous a fait connaître ses Nouvelles grecques (^u%,^^l).

— M. liikélas a joué un rôle important dans le développement littéraire de sa patrie. Ses traductions de six pièces de Shakespeare (Hamlet, Roméo et Juliette, Roi Lear, Othello, le Marchand de Venise, Macbeth) sont une œuvre considérable, et lui ont acquis une grande réputation parmi ses compatriotes. M. Bikélas est un disciple de Koraïs, et il s’efforce, dans son style, de répondre aux exigences modernes sans abandonner tout à fait le système classique si cher aux Grecs. Ses études historiques se recommandent par des recherches consciencieuses et un jugement sur ; ses œuvres d’imagination contribuent aussi pour une grande part à faire de M. Bikélas un des écrivains les plus distingués de la Grèce moderne. N. BILA HORA (Ail.). (Weisscnberg ou Montagne Blanche), montagne à l’O. de Prague, célèbre par la bataille livrée le 8 nov. 1620 qui mil" fin à l’indépendance de la Bohême. L- L-

BILAIN (Antoine), jurisconsulte français, né à Fismes, près de Reims, mort à Paris en 1672. Son véritable nom était Vilain ; mais son père ayant été chargé de saluer