Page:Berthelot - La grande encyclopédie, T06, Bel-Bob.djvu/508

Cette page n’a pas encore été corrigée

BESIGUE — BESKOW

— VJ" ! —

lui méritait, du reste, cet accueil. Connu dans les provinces du Poitou, de la Saintonge et de l’Angoumois, depuis un temps immémorial, le besigue est un jeu de calcul (jui demande une attention soutenue. En voici les règles sommaires : il se joue à deux, trois et quatre personnes, et Ton prend autant de jeux de trente-deux cartes qu’il y a de joueurs. La partie est généralement en raille ou quinze cents points. La main se tire à la plus belle carte. Après avoir distribué neuf cartes, trois par trois, à chacun des joueurs, celui qui donne retourne la première carte de dessus qui indi(jue la couleur de l’atout et il la place à découvert et en dessous du restant du jeu qu’on nomme le talon. Il marque immédiatement dix points si cette carte est un sept. Le talon sert à remplacer les cartes que Ton a en mains au fur et à mesure qu’on les joue en ayant soin d’observer que c’est toujours le joueur qui vient d’emporter la levée qui se àert le premier. La valeur des cartes est la même qu’au piquet, sauf le di.r qui vient immédiatement après Vas et l’emporte sur les figures. Les as et les dix se nomment brlsiiiies, valent dix points que les joueurs ne comptent qu’à la fin de la partie et s’ils figurent dans les levées qu’ils ont faites. Les joueurs doivent s’attacher à réunir quatre as qui valent cent points, quatre rois quatre-vingts points, quatre dames, soixante, quatre valets quarante. Un roi et une dame de même couleur, autrement dit un ynariage, vaut vingt points, s’il est d’atout il en vaut quarante. La quinte majeure d’atout vaut deux cent cinquante points. Une dame de pique et un valet de carreau forment le besigue et se comptent quarante points ; le double besigue, c.-à-d. deux dames de pique et deux valets de carreau font marquer cinq cents points. Il est bien entendu qu’on ne peut compter aucune de ces combinaisons sans avoir au préalable fait une levée et qu’on ne peut en compter qu’une à la fois. Les cartes, formant une combinaison qui a été marquée, doivent être étalées sur la table et peuvent être jouées. Tant qu’il y a des cartes au talon, les joueurs ne sont pas forcés de fournir la couleur demandée, mais lorsque la dernière carte du talon est enlevée, la partie se continue comme au piquet ou à l’écarté, et les joueurs doivent s’efforcer de faire la dernière levée qui se marque immédiatement pour dix points. Dans le courant de la partie, tout joueur peut changer la carte qui marque l’atout contre un sept de la même couleur, en comptant dix, à la condition d’avoir fait une levée. Tout sept d’atout compte dix en se jouant. Lorsqu’il se trouve sur le leu [)lusieurs cartes de la même valeur, c’est la première jouée qui l’emporte. Telles sont les règles du besigue qui, il y a quelques années, jouissait encore d’une grande vogue (V. Brisque, Ecarté, Mariage, Piquet, Cinq-cents). Besigue chinois. — Le besigue chinois n’est qu’une variété du besigue ordinaire. Il n’en ditfère que parce qu’il est permis de se servir de la même carte pour d’autres combinaisons semblables à celles pour laquelle elle a déjà été abattue, tandis qu’au besigue ordinaire la même carte ne peut servir que pour entrer dans une combinaison nouvelle. Ainsi, au besigue ordinaire le même roi peut servir une fois pour un mariage et une fois pour un quatre-vingt de rois, tandis qu’au besigue chinois la même roi servira autant de fois pour un mariage ou un quatre-vingt que le joueur qui le possède amènera dans son jeu de nouvelles dames de sa couleur et de nouveaux rois. L.-F. P. BESIKA (lîaie de). Située sur la côte de l’Anatolie, en face de la petite île de Ténédos, cette baie a servi plus d’une fois, de nos jours, de lieu de réunion aux flottes de guerre européennes, en raison de sa proximité des Dardanelles. C’est là que la flotte anglaise vint mouiller en 1878 quand les Russes ap|irochèrent de Constantinople. BESINGRAND. Com. du dép. des Basses-Pyrénées, arr. d’Orlhez, cant. de Lagor ; 88 hab.

BESIS (Art cul.). Mets composé de basse viande cuite avec de l’orge préabablement détrempée dans l’eau et avec de l’huile d’olive. On l’arrose avec du jus de citron ou d’orange. Ce plat est populaire sur les côtes méditerranéennes de l’Espagne.

B ES Kl DES ou BESKYDES. Chaîne de montagnes qui s’élève entre la Moravie, la Hongrie et la Galicie. Elle forme la partie occidentale et N.-O. de la chaîne des Carpalhes. Son nom veut dire en slave sans futaies. Le peuple en Galicie et en Moravie désigne ainsi des montagnes où ne croissent que des pâturages. Malgré ce nom, elles portent cependant un certain nombre de forêts. Elles sont constituées de granit, de grés, de gneiss et de chauxa Les principaux sommets des Beskides sont le mont Wysoks (1,013 m.) et la Babia Gora (1,72(1 m.). Le col le plue im[)ortant est celui de Jablunka qui met le bassin dl’Oder en communication avec celui du Waag. Les principaux cours d’eau qui prennent leur source aux monts Bes. kidessont le San et la Swieca. L. Léger.

BESKOW (Bernhard von), éminent littérateur suédois, né à Stockholm le "22 avr. 1796, mort à Stockholm le 17 «et. 1868. Aussi bien doué d’esprit que de corps, laborieux, fils d’un riche négociant, et pouvant se livrer sans contrainte à ses goiits intellectuels, il hésita d’abord entre la peinture, la musique et la littérature ; il opta pour celle-ci sous l’inlluence de son précepteur, l’aimable versificateur Stjernstolpe, dont il fit plus tard un si bel éloge ; en même temps, pour complaire à ses parents, il entra au ministère du commerce et des finances (1814), devint référendaire au Conseil d’Etat (1821-25), puis secrétaire général de la chancellerie (182o-32) ; il fut anobli en 1826, nommé chambellan (1827), directeur du théâtreroyal (1831). S’étant démis de ces fonctions, il fut nommé maréchal de la cour (1832), l’un des premiers gentilshommes de la cour et chevalier de l’ordre des Séraphins (1861), vice-chancelier des ordres du roi. H avait reçu en 1843 le titre de friherre (baron). Elu secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise (183 i) dont il était membre (depuis 1828), ainsi que des quatre autres académies de Stockholm, il exerça une grande influence sur le développement littéraire et artistique, aussi bien par ses talents que par son salon et sa haute situation. H ne se borna pas à subventionner les jeunes écrivains et à patronner Jenny Lind, il cultiva lui-même avec succès sept branches de la littérature ; il fut tout à la fois poète : les Ancêtres de la Suède, ode brillante, mais où il v a trop de pathos (1824) ; Essais poétiques (1818-1 !», 3« éd., 1862) ; auteur dramatique : Erik X/K( 1827-28) ; /]î/rao ( 1834) ; Dramatiska studier(WS6-’iS), contenant Hildegard. TliorkelKnutsson, Birger et sa dynastie, Gustave-Adolphe en Allemagne ; moraliste : la Santé de l’âme (1856, 3<’ éd. 1870, Irad. en français, Stockolm, 1865) ; publiciste : sept brochures politiques dans le sens conservateur (de 1839 à 1841) ; mémorialiste : Souvenirs de voyages (^’S3-M, 2 vol.) ; Souvenirs autn-biographiques (1870) ; historien : De l Influence de la littérature ancienne sur le développement et le caractère de la liévolution, en français, dans Nova acta R. Societatis scientiarum upsaliensis (1850). t. XIV ; ’ Charles Xll, (1868-69, 2 vol.) ; Gustave II ! comme roi et comme homme, dans les t. 32, 34, 37, 42, 44 de Svenska Akademiens handlingar (les deux premières parties de ce grand travail, malheureusement inachevé, ont été publiées à part, 1860-61 et traduites en français par Ténint) ; enfin académicien par excellence : discours, oraisons funèbres, notices biographiques de cinq auteurs en tête de leurs ouvrages édités par lui, nombreux et remarquables éloges, dont quelques-uns ont été réunis sous le titre de Minnesbilder (1860-66, 2 vol. in-8). N’ayant pas d’enfants il légua à l’Académie suédoise, à l’Université d’Upsala et au’Musée historique de l’Etat, sa bibliothèque.sescoUeclions artistiques et sa grande fortune. Il est à regretter que, dans son désintéressement, il n’ait pas réservé une partie de celle-ci pour une nouvelle édition de ses œuvres, tout au moins de celles qui n’ont pas paru à part et qui sont dispersées dans plus de vingt recueils. Beauvois.

BiBL. : Outre ses SoHV. aulobiogr., voy. notices par Stkaindberg dans Svensl<a Akademiens hundlirigar.