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BESICLE — BESIGUE
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pouvait négliger la distance de l’œil à la lentille ; si on tient compte de cette quantité on trouve que l’accommodation n’est plus constante, mais qu’elle diminue un peu avec les lunettes convergentes et augmente un peu avec les lunettes divergentes.

Graduation des besicles. En général, les opticiens donnent aux besicles un numéro qui exprime en pouces, la distance locale des lentilles, de sorte que les numéros les plus faillies correspondent aux vues les plus myopes (pour les lentilles divergentes) et aux vues les plus presbytes (pour les lentilles convergentes).

Besicles périscopiques. On désigne sous ce nom des lunettes divergentes formées par un ménisque divergent (V. Lentilles). Cette espèce de besicles a l’avantage, marqué surtout pour les faibles numéros, d’être moins pesantes que les besicles ordinaires, formées de lentilles biconvexes ; elles sont d’ailleurs plus coûteuses, on les reconnaît à ce que, étant divergentes, elles sont convexes d’un côté et concaves de l’autre.

Besicles à la Franklin ou besicles à double foyer. Certaines vues dont la puissance d’accommodation est faible exigent des besicles convergentes pour voir les objets rapprochés et des besicles divergentes pour voir les objets très éloignés. Pour n’être pas obligé de charger de besicles on a fait certains verres dont la moitié supérieure est une demi lentille divergente et dont la moitié inférieure est une demi lentille convergente. Avec de pareils verres, on peut voir nettement les objets éloignés et les objets rapprochés parce que, en général, on regarde plus haut et par suite, par le demi-verre supérieur les objets situés au loin, tandis que l’on regarde plus bas et par suite, par le demi-verre inférieur les objets rapprochés ; les mouvements combinés de la tête et de la pupille permettent facilement dans chacune de ces deux conditions de vision de n’utiliser que la partie convenable des besicles.

Besicles à la Chamblant. On désigne sous ce nom, des besicles dont chaque verre est formé de deux lentilles plan-cylindriques, tournées de telle façon, que les génératrices de l’un des cylindres soient perpendiculaires à celles de l’autre. Un pareil système produit sensiblement les mêmes effets que les lentilles sphériques.

Besicles pour l’astigmatisme. L’astigmatisme est un défaut de l’œil causé par la forme des surfaces réfringentes de cet organe, qui, au lieu d’être sphériques, et par suite, d’avoir des rayons de courbure constants, ont une forme plus ou moins ellipsoïdales et des rayons de courbure qui varient en chaque point, suivant le plan considéré. C’est ainsi que si nous prenons le sommet de l’œil (rencontre de la cornée et de l’axe optique de l’œil), si nous menons en ce point une normale à la surface de la cornée et si nous coupons l’œil par une série de plans, contenant cette normale, nous formons sur la cornée une série de courbes dont les rayons de courbure, au sommet de l’œil, oscillent entre un rayon maximum et un rayon minimum. Souvent ces deux rayons principaux sont donnés par le plan vertical et le plan horizontal, mas il n’en est pas toujours ainsi. Supposons, pour commencer que cela ait lieu et que l’œil regarde une croix noire, ayant une branche verticale et une branche horizontale, la branche verticale donnera une image dont la position dépendra du foyer de l’œil, supposé sphérique et ayant pour rayon de courbure le rayon de courbure principal correspondant au plan vertical. De même, la branche horizontale de la croix fera son image en un point dépendant du rayon de courbure de l’œil dans le plan horizontal ; de sorte qu’un astigmate ne pourra voir nettement, à la fois, les lignes horizontales et les lignes verticales, à moins, toutefois, que ce ne soit plus dans le plan horizontal et dans le plan vertical que se trouvent placés les rayons de courbure principaux. Car l’œil d’un astigmate peut très bien posséder dans le plan vertical et dans le plan horizontal des rayons de courbure égaux, auquel cas il verra distinctement’ les deux branches de la croix, et présenter dans les plans inclinés des rayons de courbure différents. Lorsque chez un astigmate, le rayon de courbure varie régulièrement du maxima au minima, il est possible d’améliorer considérablement sa vue par des verres convenablement choisis. Il n’en est pas de même, dans les cas, assez rares heureusement, où cette variation n’est pas régulière. Pour amener l’œil astigmate à voir comme un œil sphérique, il suffit de placer devant lui une lentille cylindrique convergente, de façon que la direction des génératrices du cylindre soit parallèle au plan de l’œil qui contient le rayon de courbure minima et telle que son pouvoir convergent soit égal à la différence des pouvoirs convergents de l’œil astigmate, dans les deux plans correspondant aux rayons de courbure principaux. L’œil astigmate, ainsi corrigé, se comportera alors comme un ail sphérique ayant pour convergence celle qui correspond au rayon de courbure minima. Mais il se peut que cet œil astigmate, ainsi corrigé de l’astigmatisme, ait un des défauts précédemment étudiés : il peut être myope, presbyte ou hypermétrope. 11 est préférable, s’il est myope, de corriger l’œil astigmate au moyen d’une lentille cylindrique divergente, dont les génératrices du cylindre seront parallèles au plan de l’œil qui contient le rayon de courbure maxima : alors l’œil ainsi corrigé sera équivalent à un œil sphérique de rayon égal au rayon de courbure maxima. On peut donc choisir celui des deux rayons de courbure principaux qui est le plus avantageux, mais il se peut que ni l’un ni l’autre ne corresponde à une vue normale ; mais il suffit d’ajouter à la lentille cylindrique dont nous venons de parler des verres de besicles ordinaires, soit pour presbytes, soit pour myopes, en en choisissant le numéro, comme précédemment, il s’agit donc, pour pouvoir corriger l’astigmatisme d’un œil, de connaître la direction des plans qui possèdent les rayons de courbure maxima et minima, et la différence des convergences (c.-à-d. des inverses des distances focales principales) correspondant à ces deux rayons de courbure. On détermine ces données au moyen de l’optomètre binoculaire de M. Javal (V. ce mot). La méthode consiste essentiellement à approcher de l’œil, armé d’une lentille convergente, une série de lignes divergentes, à partir d’un centre commun et présentant l’aspect des rayons d’une roue, jusqu’à ce que l’œil aperçoive nettement l’un de ces rayons. L’inclinaison du rayon vu nettement donne immédiatement la direction d’un des plans principaux. On fait passer alors devant l’œil une série de lentilles cylindriques de puissance croissante et dont les axes sont parallèles à ce plan principal, jusqu’à ce que le rayon perpendiculaire à celui vu nettement le premier soit u nettement à son tour. La lentille cylindrique à employer est alors indiquée par la puissance de celle qui a produit ce résultat. Si l’astigmatisme est régulier, tous les rayons sont alors vus aussi nettement.

A. Joannis.

BESIDIÆ (Géogr. anc). "Ville d’Italie dans le Bruttium, aux bords du Crathis (Tite-Live, XXX, 19), peut-être aujourd’hui Besignano.

BÉSIERS (Michel), érudit, chanoine du Saint-Sépulcre de Caen, né en 1719 à Bayeux où il mourut en 1782. On lui doit : Chronologie des baillis et des gouverneurs de Caen (1769, in-12) ; Histoire de Bayeux (1773, in-12).

BESIGNAN, Com. du dép. de la Drôme, arr. de Nyons, cant. de Buis-les-Baronnies ; 169 hab.

BESIGUE ou BESY (Jeu). Jeu de cartes ayant quelques points de ressemblance avec la brisque, le mariage, le cinq cents. Ce nom lui vient d’une de ses principales combinaisons comme bésigue, mot que quelques personnes font dériver du latin bijugum qui désigne deux personnes marchant de pair, ce qui serait une allusion au résultat produit par la réunion dans la main du même joueur des deux dames de pique et des deux valets de carreaux. Il y a à peu près un demi-siècle que le besigue fit son apparition à Paris, où il obtint, dès son arrivée, l’honneur d’être joué dans les salons parisiens. Son origine française