Page:Berthelot - La grande encyclopédie, T06, Bel-Bob.djvu/271

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 2S5 —

BÉRAft — RÉRARI)

de Bérar est limité au N. et à l’E. par les Provinces-Centrales, au S. par les Et ;its du Nizain, à l’E. par la présidence de Bombay. Au point de vue physique, le territoire présente une vaste vallée, s’étondant del’ll. à l’O., bordée au N. par la chaîne des Satpoura, au S. par celle des Ajanta. Le sol est partout d’une remarquable fertilité, mais principalement dans le voisinage des montagnes Satpura. Le produit principal de la province, le coton, est considéré comme le meilleur de l’Inde. Les principau cours d’eau du Bérar sont : le Tapti, le Pourna, le Vardl, . et le Paenganga ou Pranhita. La province possède aussi un lac salé appelé Lonar. Le climat est le même que celui du Dékhan, tempéré par l’élévation relative du plateau. Au point de vue administratif, le Bérar est partagé en deux grandes divisions : East Bérar et West Berar (Bérar oriental et Bérar occidental), subdivisées chacune en trois districts, qui sont ceux d’Oumaravati, d’Ellitchpoor et de Voun, dans le Bérar oriental, et ceux d’Akola, de Bouldana et de Bassim, dans le Bérar occidental. La province entière compte 7,6G’2 villes et villages. Les centres principaux sont : Kllitchpoor {"21 ,1 ^’2 hab.), Amraoti (ou Oumravati) (23,410 hab.) ; cette dernière est considérée comme la capitale de la province. Le mouvement commercial du Bérar est de i’io millions de francs par an, dont 60 mill. pour l’importation et 75 mill. pour l’exportation.

Histoire, — Dans l’antiquité, le Bérar formait un royaume indépendant, dont la capitale était Ellitchpoor. Convoité par les princes voisins, le Bérar a eu à subir de nombreuses guerres qui contribuèrent à appauvrir le pays. Ce fut en 17i2i que le Bérar reconnut la suzeraineté nominale du Nizam d’Haiderabad. Engagé, à diverses reprises, par son suzerain, à la Compagnie des Indes, pour des dettes contractées envers cette puissante Compagnie, le Bérar était déjà lié par plusieurs traités aux possessions anglaises, lorsqu’il fut définitivement annexé à l’empire britannique en 1853. — La religion hindoue compte dans le Bérar 2,426,179 adhérents ; les musulmans sont au nombre de 187,oo5 ; enfin, il y a environ 20,000 bouddhistes et 1,350 chrétiens, dont quelques centaines d’Européens, Juifs, etc. P. Lemosof.

BÉRARD (Pierre), apothicaire français, né à Grenoble, vivant dans la dernière moitié du ivii» siècle. On ne le connaît que par un volumineux manuscrit en 7 vol. in-foL, intitulé Theatrum hotanicum (1653), compilation faite sur le Pinax de Gaspard Bauhin, sur Hernandez, J. Bauhin, Cornuti,etc., et que la bibliothèque de Grenoble acheta en 1780. C’est là que le vit Villars qui tira son compatriote de l’oubli et lui dédia même un genre de Composées Cynaroïdées, le genre Berardiu. Q’ L. Hn.

BÉRARD (Joseph-Balthasar) , mathématicien français, né à Briançon (Hautes-Alpes) le 23 sept. 1763, mort vers 1843. Venu à Paris pour y terminer ses études de mathématiques, il perdit un premier œil par accident et devint tout à fait aveugle en 1786, à la suite d’un excès de travail. Il retourna alors à Briançon où, malgré son infirmité, il professa les mathématiques pendant quelques années. Mais, partisan enthousiaste de la Révolution, il délaissa l’enseignement pour la politique, fut envoyé à Marseille par son département et incarcéré en 1794. Appelé ensuite à diverses fonctions publiques, il y fit preuve d’autant de talent que d’intégrité. On a de lui quelques écrits révolutionnaires : Manuel du citoijen ou Code des devoirs de rhomme libre (Paris, 1792) ; Entretien d’un curé jacobin avec un maître d’école (Paris, 1794), et divers traités sur les mathématiques : Mélanges physicomathématiques ou Recueil de mémoires contenant In description de plusieurs machines et instruments de physique et d’économie domestique (Paris, an IX, in-f :;, avec pi.) ; Traité des mesures générales et des localités (Metz et Paris, 1803, 2 vol. in-8) ; Opuscules mathématiques (Paris, 1810, in-8) ; Statique des voûtes, nouvelle théorie de la poussée et appendice sur les anses de panier (Paris, 1810, ■in-4), ouvrage très estimé ; Application du calcul différentiel à la discussion et à la construction des équations des lignes courbes et surfaces courbes du second degré, avec plusieurs problêmes et théorèmes nouvenux (Turin, 1814-1819, in-4) ; Nouvelle méthode poiir déterminer les racines des équations numériques et les intégrales simples ou indéfinies (Nîmes, 1818, in-4). 11 a en outre fait paraître un grand nombre de mémoires dans les Annales de mathématiques pures et appliquées de Gergonne. L. S.

BÉRARD (Jacques-Etienne), chimiste français, né à Montpellier le 12 oct. 1779, mort à Montpellier en juil. 1869. Bérard étudia dans le laboratoire d’Arcueil sous la direction de Berthollct les sciences chimiques et il |)artieipa aux belles expériencfS qui ont illustré ce laboratoire, célèbre au siècle dernier. Il fut ensuite professeur de chimie à la Faculté des sciences et à l’Ecole de pharmacie de Montpellier, puis doyen de la Faculté des sciences et correspondant de l’Institut on 1819. Le travail le plus important qu’il ait publié a été fait en collaboration avec Delaroclie : Sur la déteri)iinalion de la chaleur spécifique des différents gaz. Ce mémoire fut couronné par l’Institut. 11 a publié diverses notes dont voici les principales : Mémoires sur les propriétés des différentes espèces de 1-ayons qu’on put séparer nu moyen du prisme de la lumière solaire (Institut 1812) ; Sur l’eau contenue dans la soude fondue {Annales de Chimie, LXXll) ; Sur l’ammoniaque (même recueil, LXXIX) ; Sur l’analyse des substances animales {Annales de Chimie et de Physique, 1817, t. V) ; Sur les usines de gaz inflammables delà houille (même recueil, XXVIIl, 1825). Son mémoire sur la chaleur spécifique des gaz a été publié en 1813 dans les Annales de Chimie, t. LXXXV. (Voir son éloge. Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. LXIX, p. 61.) A. JOANNIS.

BÉRARD (Frédéric), médecin et philosophe français, né à Montpellier le 8 nov. 1789, mort à Montpellier le 16 avr. 1828. Ce fut l’un des adeptes les plus convaincus et les plus distingués de l’école vitaliste de Montpellier. Il soutint, en 1 81 1 , une thèse très remarquée {Plan d’une médecine naturelle, ou la Nature considérée comme médecin ; Montpellier, in-4), et immédiatement après commença des cours qui eurent un grand succès. Il vint ensuite à Paris et collabora au Dictionnaire des sciences médicales et, en 1816, revint à Montpellier avec l’idée de fonder un journal dans le but de vulgariser ses idées théoriques. Cette tentative n’ayant pas réussi, il commence la rédaction d’un ouvrage sur l’exposition de la doctrine de Montpellier comparée à celle des autres écoles {Doctr. méd, deV Ecole de Montpellier, etc. ; Montpellier, 1819, t. I, in-8 [seul paru]) et expose la méthode qui a dirigé cette école et les principes qui ont servi de base à ses théories. Il fit en même temps des cours privés de pathologie et de thérapeutique qui attirèrent un grand nombre d’élèves. Après un nouveau voyage à Paris en 1823, il fut nommé (1825) professeur d’hygiène à la Faculté de Montpellier, où il retourna en 1826. — Fr. Bérard est avant tout un théoricien ; on lui a reproché de s’être perdu trop souvent dans les abstractions, mais c’est là le lait du sujet ardu qu’il traitait, (iuoi qu’il en soit, pour se faire une idée des principes fondamentaux qui ont guidé les chefs de l’école vitaliste dans la production de leurs systèmes, la lecture de la Doctr. méd. de Bérard est indispensable. Nous devons encore signaler d’une façon particulière un traité doctrinal {Doctrine des rapports du physique et du moral, etc. ; Paris, 1823, in-8), qui a pour but de fondre en un seul tout plus méthodique et exclusif les théories du sensualisme et du spiritualisme absolus et de déterminer d’une manière précise le rôle et la part de chacun de ces systèmes. — Citons encore de Bérard : Essai sur les anomalies de la variole et de la varicelle, etc. (en collab. avec Lavit ; Montpellier, 1818, in-8) ; Mém. sur les avantages poli-