Page:Berthelot - La grande encyclopédie, T06, Bel-Bob.djvu/1194

Cette page n’a pas encore été corrigée

BLOUET — BLOUSE

^- I17,S —

et afin de joindre la prati(iue à la tlu’orie, Blouet s’était fait professeur de construction en coordonnant et en rajeunissant l’Art de bdlir de Jean Rondelet (V. ce nom) auquel il ajouta, sous le titre de Supplément à l’Art de bâtir, 2 vol. de texte in-4 et lûa pi., in-tbl. (Paris, 1847), et. lorsrpie se sentant mourir, il voulut leur donner une dernière preuve d’allection, en encourageant les longues et patientes études qui conduisent à la grande nT>daille d’émulation dite prix départemental, il eut la pensée (que réalisa généreusement sa veuve) de doter l’Kcole des Beaux-Arts d’une rente perpétuelle de 1,000 fr., pour le revenu annuel en être remis à l’élève obtenant ce prix.

IJIouet avait envoyé aux Salons de 1831, 1833 et 1843 les plus remarquables dessins de sa restauration des Thermes d’Antonin Caracalla, diverses planches de V Expédition scientifique de Morée, plusieurs études d’achèvement de l’arc de Iriomplic de l’Êloile (lesquelles servirent aussi de motifs princijiaux à la décoration des fiMes publiques anniversaires des journée de Juillet), enfin son Grand projet de pénitencier pour 585 détenus, étude laite au point de vue de l’application exclusive du système cellulaire et permettant de satisfaire à toutes les données de l’existence individuelle des détenus, sans que la moindre communication, même visuelle, pût s’établir entre eux. Tant de travaux si divers et d’une telle importance avaient valu à Abel Blouet d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1834, membre honoraire de l’Institut royal des architectes britanniques en 1837, membre du jury d’architecture de l’Ecole des Beaux-Arts en 1844, président de la Société centrale des architectes (dont il était membre fondateur) de 1844 à 18 56 et de 1848 à 1853, et enfin membre de l’Institut en 18S0. Charles Lucas.

BiBL. : Institut de Francr, Funérailles de M. Blouet ; Paris, IHjS, in-4. — Ad. Lance, Abel lilouel,sà vie et ses travaux ; Paris, 18J4, in-8. — Ach. Hermant, Abel Blouet, étude ; Paris, tS.î7, in-12. — Fr. Halevy, Souvenirs et portraits ; Paris, 1S6I, in-8.

BLOUNT (Henry), écrivain anglais, né à Tiltenhanger (Hcrtfordshire) le 15 déc. 1602, mort le 9 cet. 1680. Après un voyage qui dura deux ans, il publia A Voyagé into the Levant {Lonives, 1636 ?), où il décrit, avec force détails curieux, la Dalmatie, l’Esclavonie, la Bosnie, la Hongrie, la Macédoine, la Thessalie, la Thrace, Bhodes et l’Egypte. Cette relation eut huit éditions, lui valut des lettres de noblesse, et il s’en fit aussitôt des traductions en français et en hollandais. Blount est aussi l’auteur d’une Epistte in praise of Tobacco and Coffre, imprimée en tête d’un petit traité, Organon Salntis, par W. Rarasey (1637, in-12). On lui attribue encore une satire intitulée The Exchange Walk. Pendant la guerre civile il servit la c.'>use royale et fut ensuite nommé, par Charles II, grand shérif du comté de Hertford.

BLOUNT (Thomas), écrivain anglais, né à Bardesley (Worcesîershire) en 1618, mort le 26 déc. 1679. Sa profession d’avocat ne l’empêcha pas d’écrire de nombreux ouvrages, dont les plus importants sont : Tfie Art ofmaking Devises, traduit de Henry Estienne (Londres, 1646, in-4) ; Académie of Eloquence (1654, in-12) ; Glossographia (1656), dictionnaire des termes techniques de la langue du droit, dont W. Nelson donna plus tard une édition revue et augmentée (1717, in-fol,) ; Boscobel, orthe comptât Hislonj ofhis Sacred MajesUt’ niost miraculous Préservation after the battle of Worcester, 3 Sept. (2 parties, 1651-1681) ; Collection of the Statutes concerning Bankrupts (1670) ; A Catalogue of the Catholics who lost their Lives in the King’s Cause during the Civil War ; Fragmenta Anliquitalis (1679), ouvrage qui eut une grande célébrité et dont BeckwiHi donna une édition en 1815. Blount publia aussi pendant trois ans (1661-1663) A Catholic Almanac. BLOUNT (sir Thomas Pope), écrivain anglais, né en 16 i9, mort le 9 juin 1697, Fils aîné de Henry Blount, et frère de Charles Blount, il fut longtemps membre de la Chambre des communes, qui le nomma commissaire des comptes (Commissionner of Accountsj, fonctions qu’il remplit pendant trente ans. Créé baron en 1679, il fut protecteur des lettres. On lui doit plusieurs ouvrages (jui témoignent d’une immense lecture et d’une érudition peu commune. Censura celebriorum Authorum, sive Trnctafus in quo varia virorum doctorum de clarissimis, cujiisque, seculi scriptoribns judicia traduntur (Londres, 1690, in-fol.), où sont recueillis les jugements portés sur six cents auteurs célèbres de tous les temps, à commencer par Hermès Trimegistus, « qu’on croit contemporain de Moïse, et de qui je descends », déclare le compilateur ; A Natural Uistory, extraite des meilleurs auteurs du temps (1693, in-12) ; De Re Poetica, or Remarks upon Poelry (1694, in-4), où Blount enregistre les critiques auxquelles avaient alors donné lieu les principaux poètes, tant anciens que modernes ; enfin Essays on Poetry, Learning, Education, Customs of the Ancients (1697, in-4), dont le mérite ne justifie pas qu’on les mette, comme on le fait quelquefois en Angleterre, au même rang que les Essais de Montaigne. BLOUNT (Charles), écrivain et philosophe anglais, frère du précédent ; né en 1654, mort en 1693. Marié à l’âge de dix-huit ans, il devint veuf peu après, et sollicita la main de la sœur de sa femme, qui le repoussa par scrupule religieux. Désespéré, il se brûla la cervelle. On a de lui : Anima mundi (Londres, 1679, in-8) ; The two Books of Philostrates, or the Life of Apollonitis Tyannœus from the Grcrk (Londres, 1680, in-fol.) ; cet ouvrage, dirigé contre les miracles attribués aux Evangélisfes, a été traduit en français (Berlin, 1775, 4 vol.) ; Great is Diana of tiie Ephesians (1680) ; Janus Scientiarum (1684) ; William and Mary Conquerors (1693, in-4), livre brûlé par arrêt du Parlement. Tous les écrits de Charles Blount défendent la religion naturelle contre la religion révélée, et sont empreints d’une audace et d’une indépendance d’esprit bien rares à cette époque. B.-H. G.

BLOUNT (William), homme politique américain, né dans la Caroline du Nord (Etats-Unis) en 1744, mort en 1810. 11 fut délégué par la Caroline du Nord au Congrès continental et signa la déclaration d’indépendance. Après le vote de la Constitution fédérale, Washington, élu président, nomma W. Blount gouverneur du territoire appartenant aux Etats-Unis au S. de l’Ohio, et dont allaient être bientêt formés les deux Etats de Kentucky et de Tennessee. Blount, en 1796, fut un desdeux premiers sénateurs du nouvel Etat de Tennessee. En juin 1797, Adaras, successeur de Washington à la présidence de l’Union, ayant adressé au Sénat un message relatif à quelques difficultés do frontières avec les autorités espagnoles de la Louisiane, on découvrit parmi les documents communiqués une lettre datée du 21 avr. de la même année, adressée par W. Blount à un certain Carey, interprète des Cherokees, lettre qui parut révéler quelque projet mystérieux d’une entente entre la population du Sud-Ouest des Etats-Unis et de l’Angleterre pour l’expulsion des Espagnols de la Nouvelle-Orléans. La Chambre des représentants décida aussitôt des poursuites contre W, Blount, et celui-ci en conséquence fut impeaclied, en sa qualité de sénateur, c.-à-d. accusé de trahison parla Chambre devant le Sénat transformé en haute cour de justice. L’affaire traîna en longueur, les accusations portées contre Blount ne purent être prouvées, aucun jugement ne fut rendu, mais Blount n’en avait pas moins .été, par un vote presque unanime de ses collègues, privé de son siège. Tel fut le premier procès d’impcachment aux Etats-Unis. M. Blount était très populaire dans le Tennessee ; il fut élu membre, puis bientôt président du Sénat de cet Etat. Il avait un frère, Thomas Blount, représentant de la Caroline du Nord dans le cinquième Congrès. Aug. M.

BLOUSE (V. Billakd).