Page:Berthelot - La grande encyclopédie, T04, Artibonite-Baillie.djvu/757

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 729 — AUSTRALIE par 17°30' de lat. Il prit ce lieu comme point de départ d'un troisième voyage en avr. 1862 ; après avoir sur- monté les obstacles que lui opposaient la chaleur, le man- que d'eau, les buissons épineux du désert, explorant lui- même le pays en avant-garde avant défaire lever le camp et d'engager sa troupe, il atteignit la côte septentrionale au golfe de Van Diemen (24 juil. 1862). C'est sur la route qu'il avait suivie qu'a été posé, de 1870 à 1882, le grand télégraphe électrique de l'Australie. Trois voya- geurs ont surtout contribué aux découvertes faites de 1872 à 1880 : Giles, qui, après la découverte du lac Amedeus, traversa le continent, de la baie Fowler jusqu'à Perth, en suivant à peu près le 30 e parallèle et en faisant route par le grand désert occidental (1873) ; le major Warburton, qui avec une caravane de chameaux partit d'Alice Spring (1873) et, faisant route entre le 22 e et le 20 e parallèle, parvint à atteindre, après avoir enduré toutes les souf- frances de la faim et de la soif, l'établissement de Rœbur- ne, situé sur la côte N.-O. Les frères Forrest, partant de la côte occidentale (1874). traversèrent à peu près, sous le 26" parallèle, le même désert jusqu'à la ligne télégra- phique. Les explorations sont difficiles dans l'intérieur de ce con- tinent où le plus souvent le voyageur ne trouve ni eau, ni gibier, ni fruits comestibles. Le vaste désert, qui parait occuper au moins la moitié de la partie occidentale, est particulièrement redouté à cause non seulement de son aridité, mais aus^i de la ronce dite l'herbe porc-épic qui y couvre de vastes espaces et qui rend la marche très pénible. L'origine des colonies australiennes. La colonie de la Nouvelle-Galles du Sud datait de 1788. Composée, au début, principalement de condamnés, elle chercha, loin de Sydney, un lieu de déportation pour les plus incorri- gibles" Elle choisit d'abord l'Ile de Norfolk (1788), puis la terre de Van Diemen (1803), qui, à partir de 1823, est devenue une colonie distincte de la Nouvelle- Galles (V. Tasmanie). En 1843 elle avait obtenu une constitution qui a été remplacée, en 1833, par la consti- tution actuelle. A la suite d'une reconnaissance de la ri- vière des Cygnes faite en 1826 par le capitaine Stirling, deux colonisations furent tentées à l'aide deconvicts, l'une à la rivière des Cygnes, sous le commandement de Stirling (1829), l'autre dans la baie du Roi Georges ; elles donnè- rent naissance à l'Australie occidentale. Cette colonie lan- guissait ; elle demanda et obtint, de 1830 à 1868, l'envoi de nouveaux condamnés qui ont contribué quelque peu à la peupler. Mais, en 1868, suivant l'exemple des autres colonies, elle a réclamé le droit de ne plus recevoir de transportés. L'Australie occidentale est restée colonie de la couronne ; elle n'a pas comme les autres colonies de charte constitutionnelle. Le port Phillip avait été exploré par Murray (janv. 1802), par Crimes venu par terre, puis par le navigateur Minders (avr. 1802). En 1803, Collins partit d'Angleterre pour y établir une colonie de condam- nés, dans le genre de celle de Sydney ; mais ne trouvant pas d'eau, il se rembarqua bientôt (1804) et il ne resta qu'un condamné, Ruckley, qui, s'étant enfui, vécut avec les sauvages et qu'on ne retrouva que trente-deux ans après. Après le voyage de Hume et de Howell dans ces parages, en 1823, le gouverneur envoya (1826) à Western Port un détachement de soldats qui y resta un an ; le but était d'empêcher le gouvernement français d'exécuter un projet d'établissement qu'on lui supposait. En 1834, des baleiniers de Tasmanie formèrent un premier établisse- ment à Portland; en 1835, Batman s'établit près du Yarra- yarra, après avoir fait aux indigènes un achat de toute la contrée que le gouverneur ne ratifia pas ; un autre colon, Fawkner, se fixa à l'endroit où fut fondée Melbourne l'an- née suivante. En 1849, un gouverneur fut envoyé de Syd- ney avec le titre de surintendant du district de Port Phillip. En novembre 1830 fut rendu l'acte de séparation, laquelle eut lieu en effet au 1 er juil. 1831 : la colonie de Victoria était créée. En mars 1830, on avait annoncé publique- ment la découverte de l'or ; cet événement devait trans- former rapidement l'état de la nouvelle colonie. La consti- tution date de 1835. L'Australie méridionale avait été reconnue d'abord par Flinders (1802). Une compagnie se forma en 1830 pour la colonisation de la contrée et ré- trocéda à d'autres compagnies une partie des terres qu'elle avait reçues de la couronne. Des colons furent envoyés (1836) et Adélaïde fut fondée, portant le nom de la reine d'Angleterre, femme de Guillaume IV. Les commencements furent difficiles jusqu'à l'époque (1843-1845) où la décou- verte de la mine de cuivre de Burra-burra commença à enrichir la colonie. L'Australie méridionale reçut en 1851 une constitution qui a été modifiée dans un sens plus libéral en 1856. En 1863, la colonie a obtenu du gouver- nement anglais la cession temporaire du territoire du N. et six ans après, à la suite de la pose du câble transconti- nental, Port Darwin fut fondé sur la côte septentrionale. Après la découverte de la baie de Moreton par Cook en 1770 et l'exploration de Flinders (1799 et 1801), la ri- vière Brisbane fut reconnue par Oxley en 1817 et un pre- mier établissement de condamnés y fut formé en 1824. Le succès fut très médiocre; la colonie languit jusqu'à l'époque où cessa la transportation (1842) ; elle n'avait guère alors que 2,000 habitants. En décembre 1859, le district de la baie de Moreton, dont la population s'était élevée à près de 20,000 âmes, fut érigé en colonie indépendante et reçut, en l'honneur de la reine, le nom de (Jueensland ; cette population s'accrut dès lors plus rapidement. En 1839, une compagnie commença à fonder les premiers établisse- ments réguliers de la Nouvelle-Zélande (V. ce nom). Ainsi se constituèrent les sept colonies australiennes, dont cinq se partagent le territoire de l'Australie et dont deux occupent des iles. Les villes. La capitale de la Nouvelle-Galles du Sud est Sydney (99.670 hab. sans les faubourgs en 1881) fondée par Arthur Phillip et située sur la rive méridionale du port Jackson. Les villes principales de la Nouvelle-Galles du S. (ayant en 1881 plus de 5,000 hab.) sont, sans compter Balmain, Waterloo, Paddington, Glèbe, qui sont des faubourgs de Sydney, Parramatta, Albury, Batburst, Goulburn, Newcastle, Wollongong. La capitale de Victoria est Melbourne (282,981 hab. avec les faubourgs dans un rayon de 10 milles) ; les villes principales sont Williams- town, Brahran, Geelong, Ballarat, Stawell, Castlemaine, Sandhurst. — Australie méridionale : capitale Adélaïde (38,480 hab.), ville principale Mount-Gambier. — Australie occidentale: capitale Perth (3,640 hab.). Queensland : capitale Brisbane (31,100 hab.), villes principales Ips- wicli, Toowoomba, Gympie, Maryborough, Rockhanipton (V. les articles relatifs à ces noms). III. Géographie physique. — 1° Côtes et Iles. — a. La côte orientale. Du cap York au cap Sandy, la côte a été découverte par Cook (1770). Elle a une direction générale du N.-O. au S.-E. La Mer du Corail la baigne. Une ligne à peu près continue de récifs, qui est la plus grande digue coralline existant sur les mers, la Grande Barrière, en rend l'approche dangereuse. Le bord exté- rieur de cette digue naturelle, sur laquelle la mer se brise avec violence et qui est encore imparfaitement explorée, se trouve à 150 kil. environ de la côte au N., à la hau- teur du cap York, et à 320 au sud, à la hauteur du récif Swain ; le talus descend en pente abrupte dans les pro- fondeurs. Les principaux passages à travers cette barrière sont: 1° les passes de Cook ou canal Providentiel, de la Trinité, de Elinders ; 2° entre les récifs Swain et le cap Sandy, le canal du Capricorne, le plus large de tous, et le canal Curtis. Le cap York est l'extrémité septentrionale, basse, sablonneuse de la longue presqu'île d'York. En longeant à l'intérieur de la Grande barrière la côte qui est presque partout haute et boisée, on rencontre successive- ment le cap Grenville, le cap Direction aux lianes rougeâ- tres, la baie de la Princesse Charlotte, toute boisée, fermée