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AUGUSTE

Auguste fit frapper deux espèces de monnaies d’or : Yaureus ou denier d’or et le quinaire d’or ou demi-aureus. (fig. H). On conserve, en outre, au musée de Naples une pieceexceptionnelle de quatre aurei, c.-à-d. un quaternio, qui a été trouvé à Herculanum. L’aureus équivaut à 1/40 de la livre romaine et pèse en moyenne 8 grammes 185. Les monnaies d’argent sont le denier qui vaut 1 84 de la livre et pèse 3 grammes 90 et le quinaire ou demi-denier. Fig. 11. — Quinaire d’Auguste on or (demi-aureus) Les monnaies de bronze sont : la pièce de quatre as appelée nummus ou sesterce de bronze et pesant 27 grammes "29 ; la pièce de deux as ou dupondius ; la pièce d’un as qui pèse 6 grammes 82 ; le semis qui pèse environ 2 ou 3 grammes. Auguste ordonna que le sesterce et le dupondius fussent fabriqués avec du cuivre jaune (oricluilcurn), l’as et le semis avec du cuivre rouge. Aux monnaies dites de coin romain dont nous venons de parler, il convient d’ajouter que l’on frappait dans les provinces, au nom et à l’effigie d’Auguste, des monnaies de bronze portant au revers le nom de la ville et de l’autorité municipale qui en ordonnaient l’émission. Le cours de ce monnayage provincial était exclusivement local. Les villes investies du titre et des privilèges de colonie romaine frappaient ces pièces avec des légendes latines et quelquefois avec la mention de l’autorisation impériale : PERMISSV C/ESARIS AVGVST1. Les villes de Grec ! et d’Orient qui n’étaient pas colonies romaines ont des monnaies à légendes grecques et avec des types locaux. — Tibère fit trapper en l’honneur d’Auguste mort des monnaies sur lesquelles on lit la légende D1VO AVGVSTO ou D1VVS AVGVSTUS PATER. Enfin, Titus, Domitien, Nerva et Trajan créèrent les monnaies dites de restitution parmi lesquelles un bon nombre reproduisent l’effigie et les types d’anciennes monnaies d’Auguste. E. Babelon, Bibl. : 1° Histoire. Biographie (V. l’Index rerum geslarum) monument d’Ancyre. — Sui.to.ne, Vie d’Auguste. —Dion Cassius, Florus, Tacite, Annales, passim, etc., et, pour l’étude des sources anciennes, Egger, Examen critique des Historiens anciens de la vie et du règne d’Auguste ; Paris, 1844, in-8. — Pour les œuvres de l’empereur Auguste, Fabrictus, Imp. Cxs. Augusti temporum notatio , genus et scriptorum fragmenta ; Hambourg, 1727, in-4. — Weic.tert, De Imp. Cxs. Aug. scriptis ; Grimma. 1835. — Du même, Imp. Cxs. reliquix ; Grimma, 1841. — Pour le règne, la vie et le siècle d’Aueuste : Dieterich, Historia Augusti ; Giessen, 1866.

— Lenai.n de Tillemont, Histoire des empereurs, t. I. — Pesciiwitz, De familia Cxsarum Augusta commentarius ; Hambourg, 1727. — Larrev, Vie d’Auguste ; Amsterdam, 1720. — Blackwell, Mémoire of Ihe court of Auqustus ; Londres, 176U. — Drumanx, Geschichte Roms, t. ÎV, 1838. — Hu.ck, Rcemische Geschichte ; Brunswick, 1841. — Legris, Home, ses novateurs, ses conserrah-urset la monarchie d’Octave Auguste ; Paris, 184G. — Hii :ko.VMi,De Octaviani imper atoris moribus ; Hambourg, 1820. — Surtout Duruv. Histoire des Romains, t . III. — Pi : ier, Geschichte Roms, 1871. — Lange, Rcemische alterthûmer ; Berlin, 1876. — Merivale, Historg of the Humains ; Londres, 1850. — Mommsbn, Res gestae divi Augusti. éd de 1885, et t. IV (à paraître}, de- su Rcemische Geschichte. — Schiller, Geschichte der Rœmischen Kaiserzeit ; Gotha, lK8ii. — Pour la constitution d’Auguste : Eckhel, Doctrinn mummUm veterum, t. VI. — De Sainte-Croix, Mémoires de l’Acad. des Inscr., t. XLIX.

— Mommsen, Slaatsreclit : Leipzig, 1877, t. II, 2" p. 2° Iconographie. — Visconti, Iconographie romaine. — Bernouilli, Romische Ihonographie.

3° Numismatique. — E. Babelon, Description hist. et chronol. des monnaies de la. République romaine, t. IL — H. Cohen, Description hist. des monnaies frappées sous l’Empire romain, t. 1, 2 e edit. — T. Mommsen, Histoire de la monnaie romaine, t. III, éd. franc. AUGUSTE 1 er , électeur de Saxe, né à Freiberg le 31 juil. 1526, électeur en 1553, mort à Dresde le 12 fév. 1S86. Frère et successeur de Maurice de Saxe (V. ce nom). 11 agrandit ses Etats, y accrut son autorité ; il fut un bon administrateur, développant l’agriculture, l’industrie et le commerce. Il recueillit des réfugiés hollandais, qui importèrent en Saxe la fabrication de la toile. Il faillit se convertir au calvinisme, et fit de l’alchimie son étude de prédilection. Il fonda la bibliothèque de Dresde, ainsi que le musée de Griine Gewolbe. H eut pour successeur son fils Christian I er .

Bibl. : Falke, Die Gesch. des Kurfùrslen August von Saclisen in rolhswirtschafllicher Beziehung ; Leipzig, 18H8. AUGUSTE II, électeur de Saxe, roi de Pologne, né le 12 mai 1670 à Dresde, mort à Varsovie le 1 er fév. 1733. Comme électeur de Saxe, il s’appelle Frédéric Auguste le Fort ; comme roi de Pologne, Auguste II (le nom d’Auguste I er est atlribué à Sigismond Auguste) (V. ce nom). Dès sa jeunesse il se fit remarquer par sa force physique

— d’où son surnom — son esprit et sa galanterie. Il visita une grande partie de l’Europe. Comme électeur de Saxe, il succéda, en 1694, à son frère Jean Georges IV. Il était fils de l’électeur Georges III et de la princesse danoise Anna Sophia. Après avoir visité les principales cours de l’Europe, il épousa (1693) la princesse Christine de Brandebourg-Kulmbach ; il prit part, en 1696, à la guerre de l’Autriche contre la Turquie. Comme prince allemand, son règne n’est remarquable que par les embellissements que lui.dut Dresde, sa capitale. Il appartient surtout à l’histoire comme roi de Pologne. A la mort de Jean Sobieski (17 juin 1696), la noblesse polonaise songea d’abord à élever son fils Jacques, puis le prince de Conti (V.ce nom), candidat de la France ; mais l’électeur de Saxe, plus voisin des frontières du royaume, posa sa candidature qui, grâce au zèle de son agent Przebendowski, grâce à ses libéralités, réunit de nombreux partisans. La Pologne ne pouvait élire qu’un roi catholique ; Frédéric Auguste trouva, connue Henri IV, que la couronne valait bien une messe et il abjura le luthéranisme à Baden, près de Vienne (23 mai 1697). Un mois après il fut élu (27 juin) par une partie de la diète, taudis que l’autre proclamait le prince de Conti. Conti fut proclamé par le primat Michel Radziejowski et Frédéric Auguste par l’évèque de KuiavieDabski. Mais il avait sur son rival l’avantage d’être établi sur les frontières mêmes de la Pologne. Tandis que le prince français arrivait à Dantzig avec une flottille, l’électeur de Saxe entrait dans Cracovie avec 8,000 hommes d’escorte et se faisait couronner par l’évêque de Kuiavie. C’était une première violation des constitutions du royaume qui réservaient à l’archevêque primat de Gniezno le droit de couronner les rois. Sitôt couronné, le nouveau souverain marcha au devant du prince de Conti qui venait de débarquer à Dantzig et l’obligea à retourner en France. Ses partisans lurent gagnés par les largesses du nouveau souverain. Une fois assuré du trône, il continua la guerre contre les Turcs que son prédécesseur, Jean Sobieski, avait laissée inachevée. Les forces ottomanes commençaient à décliner, grâce aux victoires du général autrichien Eugène de Savoie. La Pologne se fit représenter par un envoyé spécial, Jean Malachowski, aux négociations de Karlovci (Carlowitz) ; d’autre part, ses troupes, renforcées parles troupes saxonnes, reprirent la campagne dans la Petite Russie, alors occupée parles Turcs. Félix Potocki remporta sur eux la victoire de Podhaja. Les querelles survenues entre les Saxons et les Polonais ne permirent pas d’entreprendre le siège de Kamieniec ; néanmoins le traité de Karlovci assura à la Pologne la possession de cette ville ainsi que de l’Ukraine et de la Podolie. Cette guerre mettait fin aux luttes séculaires de la Turquie et de la Pologne.

Pendant cette campagne , Auguste s’était rencontré à Rava (Petite Russie) avec Pierre le Grand, qui revenait de son voyage en Europe et là, sans autorisation de la République, il avait conclu une alliance offensive contre le roi de Suède Charles XII. La Pologne devait lui enlever la Livonie, et la Russie les ports de la Baltique. Cette alliance donnait à Auguste II un prétexte pour maintenir