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Le titre de Président de la Société des Amis des Sciences lui donna une occasion plus directe d’exercer ces rares qualités vis-à-vis des savants malheureux et de leur famille et on ne trouva jamais en défaut sa bonne volonté, dût-il compléter aux dépens de sa propre bourse les ressources trop promptement épuisées de cette utile Association.

Voilà, Messieurs, pourquoi Bertrand était si aimé de l’Académie des Sciences et voilà pourquoi vous l’aimiez. Vous l’aimiez, nous l’aimions tous, non seulement parce qu’il nous aimait, mais parce qu’il était aimable par lui-même, aimable en soi, comme disent les philosophes !

Messieurs, proclamons-le hautement ; quelque élevées que soient les conceptions de l’art et de la science, il n’en est pas moins certain que les qualités les plus nobles de l’homme sont l’amour du bien, la volonté passionnée de rendre ses semblables heureux et bons : ce sont là les qualités maîtresses, celles qui laissent dans les souvenirs de nos contemporains la trace la plus émue et la plus profonde.

Telle fut la vie de J. Bertrand, modèle de la vie d’un savant de premier ordre de notre temps !