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la critique historique, est fallacieux en algèbre et en géométrie. Le doute de notre époque est même remonté plus haut : le caractère relatif de ces vérités, que l’on regardait autrefois comme des axiomes en géométrie, a été mis en évidence par les discussions relatives à la théorie des parallèles et à la géométrie non euclidienne. Les énoncés fondamentaux qui servent de base à la mécanique rationnelle ont été atteints plus gravement encore par le même scepticisme logique ; on s’accorde aujourd’hui à les envisager comme empiriques : ce qui n’enlève rien d’ailleurs à la force des déductions qu’on en tire et dont l’enchaînement rigoureux sert de fondement à la physique mathématique ; je dis n’enlève rien, à la condition de ne pas sortir dans les applications aux phénomènes naturels du cercle étroit tracé par les définitions absolues, que l’abstraction des géomètres a tirées des faits d’expérience.

Mais c’est assez nous étendre sur les découvertes de Bertrand en mathématiques, quoiqu’elles constituent la partie principale de sa gloire : d’autres les rappelleront bientôt avec plus de compétence que moi au nom de l’Académie des sciences.

Le moment est venu de parler de l’œuvre littéraire.