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vue littéraire. Le moment est venu de résumer cette œuvre avant de parler de l’homme privé, de son caractère et de l’influence qu’il a exercée autour de lui.

Le mérite d’un membre de l’Académie française consiste essentiellement dans ses créations littéraires ; mais celui d’un membre de l’Académie des sciences est d’un ordre différent. Malgré le mot de Buffon : « Le style, c’est l’homme même », le plus puissant génie scientifique peut être un littérateur médiocre ; j’en trouverais plus d’un exemple parmi les savants que nous avons connus. Mais tel n’était pas le cas de Bertrand ; il avait des titres acceptés de tous, dans l’ordre littéraire comme dans l’ordre scientifique.

Commençons par ces derniers ; ce sont les titres qui ont fait sa gloire : mais on ne saurait en exposer ici tout le détail. Ils se sont manifestés sous trois formes : mémoires originaux, enseignement personnel au Collège de France, livres destinés : les uns, à développer les grandes théories des mathématiques pures et de la physique mathématique ; les autres, consacrés à l’enseignement élémentaire. Le premier de ces mémoires originaux date de 1843 : il fut l’objet d’un rapport favorable adopté par l’Académie des sciences. Bertrand avait alors vingt et un ans. Puis se