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par la cantilène suprême qui consacre la mémoire de ceux qui ne sont plus !

Sans doute, je le sais, ce n’est pas en raison de leurs amitiés que vous choisissez vos confrères ; il est dans les traditions de l’Académie d’appeler dans son sein quelques artistes, quelques historiens, quelques adeptes dans l’ordre des sciences exactes et dans l’ordre des sciences naturelles. D’Alembert a été autrefois l’expression la plus complète de cet alliance entre les divers groupes qui forment aujourd’hui notre Institut. Au siècle dernier, il était l’un des premiers, à la fois dans l’ordre triple des sciences, de la philosophie et de la littérature, et vos prédécesseurs l’avaient constaté en le choisissant pour secrétaire perpétuel. Parmi nos contemporains, Cl. Bernard, Dumas, Pasteur, Joseph Bertrand, librement élus des deux côtés, ont cumulé les titres de nos Académies. J’ajouterai pour les trois premiers, comme pour moi-même, le titre de l’Académie de médecine : les services qu’elle rend à l’humanité ne doivent pas être tenus en oubli. Sans prétendre me comparer à ces grands hommes, je demande la permission d’invoquer leurs précédents. Joseph Bertrand en particulier attachait à son titre de l’Académie française une importance extrême : je n’oserais dire exagérée, craignant