Page:Berthaut - Les Petites Provinciales.djvu/26

Cette page n’a pas encore été corrigée

charité uniquement pour l’amour de la charité, en payant non seulement de leur bourse mais aussi de leur personne et de leurs talents. Ils veulent avoir l’espoir qu’il leur reviendra quelque chose en nature sur ce qu’ils auront donné en espèces. Mais enfin, c’est tout de même très bien d’avoir fait une loterie. Et puis j’ai gagné quelque chose, ce qui, je le crois bien, ne m’était encore jamais arrivé. J’ai gagné René, Atala et le dernier des Abencerages dans la belle édition à dix-neuf sous. Voilà un bon commencement de bibliothèque.

Notre lycée de jeunes filles est situé tout en haut de la ville, dans les arbres et dans les fleurs. On arrive aux bâtiments par une allée qui monte entre des mimosas, des camélias, des rhododendrons et des palmiers. Nous n’avons rien à envier au Midi ! Par ce jour de fête, le lycée était rempli aussi de fleurs vivantes, de jeunes fleurs blondes ou brunes, en toilettes claires. Les petites et les moyennes ont chanté des chœurs de Jacques Dalcroze.

    Cueillons donc, oh ! qu’elle est Jolie !
    La violette, pour ton jardin.
    Ah ! Mesdames, je vous en supplie
    Laissez-moi sur mon chemin !