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temps. La conversation vient à tomber sur la question de la propriété littéraire, et sur les contrefaçons et les plagiats dont tous les littérateurs français étaient victimes, faute d’une réglementation sérieuse.

— Oui, messieurs, s’écria un convive, nous tous, gens de lettres, nous devrions nous liguer pour faire cesser un tel scandale !

À ces mots : nous tous, gens de lettres, Balzac bondit sur sa chaise, éclate de rire, et, foudroyant l’orateur :

— Vous, monsieur, vous, homme de lettres ! s’écria-t-il. Vous osez vous comparer à nous ? Allons donc ! Vous oubliez avec qui vous avez l’honneur de siéger ici : avec les maréchaux de la littérature moderne !

Gazette anecdotique.