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sa tête… Vous ne pouvez pas comprendre ce front et ces yeux-là, vous qui ne les avez pas vus : un grand front où il y avait un reflet de lampe et des yeux bruns remplis d’or, qui exprimaient tout avec autant de netteté que la parole. Il avait un gros nez cassé, une bouche énorme, qui riait toujours malgré ses vilaines dents ; il portait la moustache épaisse et ses cheveux très longs rejetés en arrière ; à cette époque, surtout quand il nous arriva, il était plutôt maigre, et nous parut affamé… Enfin, que vous dirai-je ? Il y avait dans tout son ensemble, dans ses gestes, dans sa manière de parler, de se tenir, tant de bonté, tant de naïveté, tant de franchise, qu’il était impossible de le connaître sans l’aimer. Et puis, ce qu’il y avait de plus extraordinaire chez lui, c’était sa perpé-