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JEAN-ARTHUR RIMBAUD


VII


Dans quel but le jeune rossignol à la voix de lumière quittait-il son Ardenne forestière pour aller vers ce miroir à alouettes : Paris ? Il a pris soin de nous le clamer.

Quelques jours auparavant, il avait lu, dans le journal bonapartiste le Pays, un article de Paul de Cassagnac où se trouvait formulé cet appel aux armes : « Français de soixante-dix, bonapartistes, républicains, souvenez-vous de vos pères de quatre-vingt-douze ! » Il avait, après cette lecture, improvisé ce sonnet :


Morts de quatre-vingt-douze et de quatre-vingt-treize
Qui, pâles du baiser fort de la liberté,
Calmes, sous vos sabots brisiez le joug qui pèse
Sur l’âme et sur le front de toute humanité ;


    à expliquer toutes les beautés inscrites en ce chef-d’œuvre de Rimbaud. Une interprétation, quelle qu’elle soit, saurait-elle rendre l’incantation de ces vers, qui ne paraissent obscurs à l’œil inattentif ou mal organisé que parce qu’ils sont trop lumineux.