Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saisie de l’affaire, ouvrit une instruction. Après une nuit passée à l’Amigo, le « violon » bruxellois, Verlaine se vit incarcérer à la prison préventive des Petits-Carmes, sous l’inculpation de tentative d’assassinat ; tandis que Rimbaud, entré à l’hôpital Saint-Jean, se faisait soigner de sa blessure.

Dès le 12 juillet, deux jours après le drame, le magistrat instructeur vint à l’hôpital recueillir la déposition du « témoin ». Cette déposition et aussi celle qui sera prise le 18 juillet ont été publiées par M. Edmond Lepelletier dans sa biographie de Verlaine, avec ça et là des infidéiités sans grande importance d’ailleurs[1], si ce n’est que la déposition du 18, au contraire des dires de M. Lepelletier, fait, non pas partie de l’instruction en appel, mais de l’instruction en première instance. Ce qui est jusqu’ici demeuré ignoré — et on se demandera en craignant comprendre, pourquoi l’auteur de Paul Verlaine, qui eut à sa disposition le dossier, n’a pas produit ni même signalé dans son récit du procès, une pièce aussi importante — c’est l’acte spontané du blessé allant, à sa sortie de l’hôpital, où la balle de revolver avait été extraite la veille, porter lui-même dans le cabinet du juge d’ins-

  1. Voyez le texte exact de ces documents à l’Appendice.