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le pacte réconciliateur ; mais il fallait absolument, si l’on voulait à ce rendez-vous une issue contraire de celle du rendez-vous de l’an passé,, celui raconté dans Birds in the night, que Rimbaud fût écarté.

Lorsque celui-ci eut connaissance de cette combinaison, sa clairvoyance, sa divination se laissèrent aller envers Verlaine à des sarcasmes. au sujet d’un si fol espoir ; et ce fut là, croyons-nous, le point de départ de la discussion. Rimbaud, nous l’avons laissé entendre et Une Saison en Enfer le crie, ne demandait pas mieux que de se séparer de Verlaine ; mais, en ce moment, il le voyait courir à une déception tragique, et son affection lui commandait de le retenir par les moyens éprouvés de la moquerie violente. Verlaine, cette fois, résista. Rimbaud émit à nouveau la prétention, légitime, de rentrer, avant toute rupture, en possession des papiers laissés imprudemment chez les Mauté, papiers qui, eu égard à l’incompréhension malveillante, pouvaient constituer une arme, contre Verlaine surtout ; et cela, il le fit avec une fermeté telle, que le Pauvre Lélian eut la sensation de se trouver en face de l’irrévocable : il y avait si longtemps que Rimbaud insistait pour ravoir ses manuscrits !

Aussi, fût-ce une grande détresse pour le poète