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mon du départ ! Puisant dans sa terrible énergie d’âme le mépris des compromissions, il envisageait peu à peu comme nécessaire un nouveau voyage à Paris. On l’y appelait désespérément ; et puis, il y rentrerait en possession de ses anciens poèmes et les ferait éditer. Il aimait, d’esprit, beaucoup Verlaine ; il l’aimait comme la force aime la faiblesse, paternellement, maternellement, fraternellement ; et il se sentait la résolution suffisante, et il se savait l’autorité nécessaire pour le maintenir dans les limites acceptées. Celui-ci, d’ailleurs, montrait la plus vive contrition et multipliait ses larmoyants appels. Madame Rimbaud, de toute son âpre force de persuasion, s’opposa bien à la fuite de son cher fils vers les affreux dangers de cette fréquentation. Elle réussit, pendant un certain temps, à le retenir dans IesArdennes. Pourtant, vers la fin du mois de juillet, c’est-à-dire plus de trois mois après la date du retour à Charleville, Rimbaud demanda soudainement à sa mère les moyens pécuniaires de se rendre à Paris.

Verlaine, se figurant être sous le coup d’une arrestation pour les faits insurrectionnels de 1871 et croyant le moment arrivé de quitter la France, venait de faire entrevoir à son correspondant des voyages à l’étranger. La fatalité, ce démon qui, toujours, de tout lieu, força Rim-