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TABLE
ET
MORALITÉS
DU TROISIÈME VOLUME.

La physionomie 
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Une physionomie gracieuse est un don du Ciel, qui engage la personne qui en est douée à ne jamais trahir le symbole de bienveillance qu’il indique. Trouver un cœur faux, ou un caractère insociable, sous un joli visage, c’est rencontrer une vipère parmi l’émail des fleurs. La laideur est de beaucoup préférable à la beauté ; mais lorsque, sous des traits peu avenans, on vient à découvrir des qualités heureuses, on éprouve le plaisir que ressent un voyageur, qui, à travers des ronces hérissées, ou sur le flanc aride des rochers, aperçoit les nuances et respire le baume de quelques bouquets de verdure et de fleurs.
le service intéressé 
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Obliger dans l’espoir de retour, c’est agioter sur le cœur, c’est prêter à usure. Le nombre des ingrats ne paraîtrait pas si grand, si les bienfaiteurs étaient moins rares. Rendons service, rendons-le vite ; c’est le doubler. Faisons des ingrats, et, s’il est possible, ne le soyons jamais.