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PRÉFACE.

Le sujet de cette Romance est tiré d’une Vie de Geneviève de Brabant, composée en 1723 par le P. Cerizier, de la Compagnie de Jésus. Cet ouvrage, qui fait partie de la bibliothèque bleue, écrit en quelques endroits avec une affectation ridicule, est plein de morceaux de la simplicité la plus noble et la plus onctueuse. Je ne suis pas le seul à qui la lecture de cette histoire pathétique ait inspiré le dessein de la mettre en chant. On connoît assez le cantique populaire de sainte Geneviève des bois, que tous les enfans ont chanté cent fois avec leur bonne, et dont la plupart ont conservé le souvenir dans un âge plus avancé. Il suffira, pour le rappeler dans les mémoires les plus ingrates, de leur citer ces vers :

Étant comtesse
De grand’ noblesse
Née au Brabant
Étoit assurément.

Il n’est personne dont les idées ne se réveillent à ce passage fameux.

ROMANCE PREMIÈRE.
L’INNOCENCE RECONNUE.

Première partie.


Laissez-la ces méchantes ames ;
Eh ! qu’importent leurs faux discours ?
Époux, n’en croyez que vos femmes :
Dormez en paix sur vos amours.