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les romances de Comminges, de Gabriel de Vergi, d’Alexis et de la comtesse de Saulx, n’inspireroient-elles pas le plus vif desir de voir revivre un genre de poésie si gracieux et si intéressant ? Tous nos voisins semblent d’ailleurs nous inviter à former avec eux une confédération en sa faveur. Le recueil donné il y a quelques années, en Suisse, des chantres d’amour allemands, les anciennes ballades publiées depuis peu en Angleterre, les éditions du romancier général multipliées tous les jours en Espagne, les recherches ; faites en Italie pour le même objet, la traduction angloise des sublimes romances d’Ossian, celle qu’une main habile se prépare à nous en donner dans notre langue ; tout cela n’annonce-t-il pas les dispositions les plus propres à favoriser son retour ? Et qu’on ne dise pas que, dans la corruption de nos mœurs et de nos goûts, un poëme aussi simple ne peut être accueilli. Quoi donc ! sur nos théâtres et dans nos romans, n’accueille-t-on pas tous les jours les moindres traits de naturel et de vérité ? Et quel genre en est plus susceptible ? Les femmes, disoit un homme d’esprit, sont si rassasiées de jolies phrases, qu’il ne reste plus d’autre moyen de réussir auprès d’elles, que