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intérêts de Dieu lui-même. Les droits, les intérêts, la cauſe du Clergé ne peuvent ſe ſéparer de ceux de la Divinité, qui réſide en eux, de même que l’ame réſide dans le corps, & s’affecte de tout ce qui fait impreſſion ſur ce corps. En un mot Dieu, la Religion, l’Egliſe ſont la même choſe que les Prêtres. C’eſt de cette Trinité que réſulte l’être unique que l’on nomme le Clergé.

En fixant ou ſimplifiant ainſi vos idées, mes très-chers Freres, tout le Syſtême de la Religion ſe découvrira ſans nuages à vos yeux. Vous comprendrez que le Culte divin eſt l’hommage que le Clergé juge néceſſaire d’impoſer aux nations ; vous ſentirez que nos dogmes ſont les opinions de ce même Clergé ; vous verrez que la Théologie eſt l’enchaînement de ces mêmes opinions ; vous concevrez que les diſputes du Clergé ſur les dogmes viennent du peu d’harmonie qui ſubſiſte quelquefois entre Dieu, qui eſt l’ame de l’Egliſe, & les Prêtres qui en ſont le corps. Vous reconnoîtrez que Dieu, la Religion & l’Egliſe doivent changer d’avis quelquefois puiſque le Clergé eſt forcé d’en changer. Vous comprendrez qu’obéir à Dieu, à la Religion, à l’Egliſe, c’eſt obéir au Clergé, & par con-