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rannies qui ont dévaſté pour la plus grande gloire de Dieu les plus floriſſantes contrées. C’eſt aux ſaintes querelles des Prêtres entre eux que nous devons les héréſies & les perſécutions des hérétiques ; c’eſt aux héréſies que nous devons la très-ſainte Inquiſition, ſes bûchers & ſes tortures, ainſi que les exils, les empriſonnemens, les formulaires, les Bulles &c. qui, comme on ſait, remédient parfaitement aux erreurs & les empêchent de s’étendre. C’eſt au zêle du Sacerdoce que nous devons les révolutions, les ſéditions, les guerres de Religion, les régicides & les autres ſpectacles édifians que la Religion depuis dix-huit ſiecles procure à ſes enfans chéris. C’eſt à la ſainte avidité du Sacerdoce que les peuples ſont redevables de l’indigence heureuſe, de ce découragement ſalutaire, qui étouffent l’induſtrie par-tout où les Prêtres ſont puiſſans. C’eſt à leur louable inimitié pour la ſcience que nous devons le peu de progrès des eſprits dans les connoiſſances mondaines & leurs progrès immenſes dans la Théologie. C’eſt à leur morale toute divine que nous devons l’heureuſe ignorance où nous ſommes de la morale humaine, qu’il ſeroit bon d’oublier : c’eſt à leurs Caſuiſtes que nous devons cette morale merveilleuſe & calculée qui