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d’orages !… Non ? Pourquoi pas ? vous n’êtes plus gentil du tout : la rancune, je l’exècre !

— Une fois, c’est trop avoir douté de la franchise et du naturel de ma phrase ! Vous m’avez blessé !

— Je vous répète que j’en ai de la peine, Lucien ! Je n’ai pas voulu vous offenser, ou plutôt, je l’ai voulu, mais sans le vouloir…

— Cette explication n’est-elle pas étrange ?

— C’est idiot, oui. Et pourtant, c’est exact, c’est, tout, ce que j’en peux dire. Mon cœur se révoltait, mon humeur m’entraînait. Mon cœur ne voulait pas, mon esprit voulait. Est-ce plus clair ?

— Je ne comprends guère pourquoi votre esprit a voulu, pourquoi votre humeur fut si impulsive !

— Ne suis-je pas une impulsive ? Vous me l’avez redit cent, mille fois !

— Impulsive contre moi ? Ce n’est pas le motif de votre persifflage à mon égard. On vous a aigrie contre moi, quelqu’un se glisse entre nous, quelqu’une vous insinue d’adroits mensonges ! Une jalouse, probablement…

— Une jalouse ? dit-elle, impuissante à contenir un malaise bizarre dont son âme est subitement inondée.

— Pourquoi cette exclamation violente ?

— Croyez-vous que vous ne puissiez rendre une