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CE QUE DISAIT LA FLAMME…

pas du caprice, de l’exaltation, c’est de la tendresse profonde, tout moi-même est à vous !… Avant la promesse que je vous ai faite, j’ai réfléchi. Tout ce que vous dites, ne me le suis-je pas dit ? Ce que vous dites est sublime, et… c’est fou ! J’ai besoin de vous, Lucile, de votre cœur, de votre tête si fine, si douce !…

Les épaules de la jeune fille ne sont plus agitées par la violence de la peine, ses larmes deviennent tranquilles et bonnes. Une joie ineffable l’inonde entière, alors que Jean Fontaine achève de la consoler, de la guérir :

— Vous m’aimez, Lucile… votre grand chagrin n’en est-il pas la preuve ? Vous m’aimez, comme je vous aime, pour toute la vie, avec toute la vie. N’est-ce pas vrai, ma douce amie ? Pourquoi ne pas me le dire ? J’ai besoin de l’entendre… Ne pensez plus à mon rang, à vos inquiétudes. Ne serai-je pas là, moi ? Je vous jure ma protection, mon dévouement, ma tendresse éternelle…Lucile, je vous aime ! refusez-vous le bonheur ?

— Ah ! que vous êtes bon ! dit-elle, à voix très basse, d’une suavité qui le bouleverse jusqu’aux larmes.

— C’est fini, votre souffrance ?

— Il me semble que je n’ai jamais souffert…