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XII

l’idylle de bonté


Jean ne pont différer plus longtemps l’émouvante promesse d’amour à Lucile : une puissance merveilleuse l’emporte vers elle. Il est stupéfié d’avoir aussi bien refoulé un si grand besoin de lui dévoiler sa tendresse. Dès qu’elle et lui se retrouvent, il est tellement heureux que le cœur lui déchire d’une joie absolue, qui tire à elle sa vie entière…

Il faut que, ce soir même, la joie profonde soit transmise à Lucile, pour qu’elle-même en connaisse le ravissement. Des alternatives de confusion et d’enthousiasme font tressaillir le jeune homme : il a la volonté brûlante d’offrir le plus sacré de lui-même, et il a peur d’une façon étrange…

Il vient de s’assurer davantage que les époux Bertrand n’ont pas cherché lui accrocher leur jeune fille au bras, convoité une mirifique alliance. Sinon, leur ruse n’aurait pas d’égale, et ils sont les êtres les plus ouverts, les plus spontanés, les plus honnêtes qui se voient. Ils pensent de leur Lucile un monceau de bonnes choses : qui pourrait leur en amoindrir le droit ? Jean